Ce samedi, les U17 du Football Club de Lorient entament leur saison de National. L’occasion pour Anaïs Bounouar, entraineur, de disputer sa première rencontre officielle sous les couleurs lorientaises. La jeune femme de 31 ans, arrivée il y a quelques semaines au club, nous parle de son parcours, de ses objectifs avec la formation du FC Lorient et de sa manière d’aborder ce début de saison.
Anaïs, tout d’abord, comment est née ta passion pour le football ?
Comme la plupart des jeunes filles, j’ai commencé par pratiquer d’autres sports que le football. De la danse, de la gym, du judo… Et à 7 ans j’ai dit à ma maman que je voulais absolument faire du foot. Et dès mon premier entraînement, j’ai compris que j’étais faite pour ce sport.
Et ensuite, de quelle manière s’est construite ta carrière de joueuse, puis d’entraineur ?
J’ai donc commencé au club de Bréquigny, où j’étais la seule fille parmi tous les garçons. Sur ma deuxième année de football, je suis repérée par le Stade Rennais que je rejoins dans la foulée. Jusqu’en U13 je joue donc avec les garçons de mon âge, avant de ne plus le pouvoir à partir de 2004 (interdiction pour une fille de jouer avec les garçons à partir de 14 ans). A ce moment là, je décide donc d’arrêter le football.
Mais pourquoi cela ?
Car mon seul souhait à l’époque était de jouer avec les garçons. Le football c’était pour moi le moyen de jouer avec mes amis, mes voisins. J’étais baigné dans un milieu d’homme.
Et la suite ?
A ce moment là, la coach des féminines de Bréquigny (D2 féminine) me propose de venir avec elles. Après réflexion j’y vais et je tombe sur un super vestiaire. Je me retrouve à jouer avec des filles de 30 ans, quand moi j’en ai seulement 14… Je passe alors six ans au club avant de décider de partir pour jouer en Division 1.
J’ai alors plusieurs propositions de clubs. Notamment Soyaux (D1) où je reçois un appel de Corine Diacre (actuelle sélectionneuse de l’Equipe de France Féminine), qui me convainc.
Puis le début de ta carrière d’entraineur…
Arrivée à 22 ans, je n’avais plus l’envie de cette vie de joueuse et de me donner comme avant. Pourtant mon niveau était bon, j’étais performante etc. Je décide donc de rentrer, chez moi, à Rennes.
Et coacher me plaisait depuis longtemps. Dès mes 14 ans, je commençais à entrainer mes premières équipes de débutant. Par la suite, chaque année, j’avais une équipe sous ma responsabilité. A mes 18 ans, je suis même devenue responsable de l’école de foot de Bréquigny (près de 300 licenciés).
Tu découvres ensuite la ville de Caen…
Oui à Cormelles tout d’abord, à l’ASPTT Caen ensuite tant qu’entraineur (école de foot, préformation, formation puis l’équipe première).
Puis, le Stade Malherbe de Caen m’appelle en me disant que le club est à la recherche d’une femme pour monter sa section féminine. Je rencontre notamment Arnaud Tanguy, dirigeant du club de l’époque. Et à la sortie de cette entrevue, je me suis dis que je ne pouvais pas laisser passer cette occasion. J’avais cette chance de pouvoir rejoindre un club pro, et de tout construire.
Quels sont tes souvenirs au Stade Malherbe de Caen ?
J’ai vécu trois années et demi exceptionnelles. Avec un staff et des joueuses extraordinaires. Des résultats très positifs. Avec mon équipe, on a vraiment fait quelque chose de super.
Mais pourquoi quitter Caen pour le FC Lorient ?
Je me suis dit que j’avais envie d’autre chose. Et les propositions extérieures arrivaient. Un jour, Régis Le Bris me propose de rejoindre le centre de formation du FC Lorient. Je n’y crois pas au début mais j’accepte dans la foulée, sans hésiter. Car je crois énormément au projet du FC Lorient.
Et six semaines plus tard, je suis très heureuse d’être là. Fière aussi. Et je le dis aux joueurs. Je suis fière de porter ces couleurs.
Quels sont vos objectifs avec les U17 et avec la formation d’une manière générale ?
Notre objectif général est que, chaque année, on ait deux ou trois joueurs capable de jouer en Ligue 1. En entrée de formation, on veut monter des joueurs en position de performer avec le groupe réserve. Et en parallèle de cela, il y a le côté éducatif. On veut des jeunes épanouis, des jeunes réussissant leurs études, des garçons heureux…
Il y a de nombreux enjeux. On doit accompagner et optimiser au mieux les talents qu’on a. Il y a les projets individuels d’un côté, et les deux projets collectifs (les U19 et les U17). C’est un grand défi, mais on travaille pour cela.
Samedi, vous vous déplacez à Carquefou pour le premier match de championnat
Une première rencontre contre un très beau club formateur. Un club habitué à sortir de très bons joueurs. On sait qu’on va avoir une très belle adversité.
De notre côté, on aura beaucoup de jeunes joueurs. Avec certains garçons qui viennent d’arriver au club. Mais j’ai hâte d’être en situation de compétition. On a beaucoup d’envie, d’ambition, que ce soit en termes de résultats et de contenus. Et l’objectif aussi est de vivre de belles émotions sur ces rencontres.