Arnaud Le Lan a été nommé cet été directeur du centre de formation du FC Lorient. L’ancien latéral gauche des Merlus, historique du club durant onze saisons (226 matches disputés), occupe depuis deux ans le poste d’entraineur de l’équipe réserve. Conservant son rôle auprès du groupe de National 3, Arnaud Le Lan est dorénavant à la tête de la formation lorientaise. Entretien.
Arnaud, tu es devenu le directeur du centre de formation en juillet. Comment se sont passées ces dernières semaines ?
Je suis dans une période d’adaptation et je le serai pendant de longues semaines. Il va me falloir du temps pour balayer les nouvelles problématiques liées à ma fonction de directeur. Cette vision globale du centre de formation, je vais devoir l’apprendre tout au long de l’année. Mais il faut passer par là, s’entourer des bonnes personnes pour me conseiller et avancer.
En plus de cette responsabilité du centre de formation, tu gardes ton rôle d’entraineur de l’équipe réserve. Comment vas-tu articuler cela ?
J’avais la volonté de conserver mon rôle d’entraineur de l’équipe réserve car je voulais garder ce lien avec le terrain. Maintenant, comme je l’ai dit, je suis dans une période d’adaptation pour gérer au mieux les deux rôles. L’enjeu va être de réussir à passer d’une casquette à l’autre.
As-tu déjà pris des décisions concrètes dans ton organisation de travail ?
J’ai de suite été conscient que ce nouveau rôle allait m’accaparer beaucoup d’heures et d’énergie.
Au niveau des constructions des séances du groupe réserve, c’est aujourd’hui Alexis Capela qui en est le responsable. Il était déjà mon adjoint l’année passée, et c’était naturel de lui déléguer cette partie.
Cet été, il y a eu de nombreux changements au sein du staff au centre. Peux-tu nous en donner les grandes lignes ?
Effectivement, il y a eu des bouleversements avec des départs remplacés et des modifications dans l’organisation.
Au niveau du groupe réserve, Alexis Capela reste donc mon adjoint. Alexis Denissel, sera en charge de la préparation physique. Jeremy Morel intègre lui le groupe réserve sur les séances en semaine, et le week-end il sera l’adjoint de Flavien Binant, arrivé du Paris FC, auprès des U19. En intégrant Jérémy (Morel), j’avais cette volonté d’avoir un ancien professionnel qui pouvait apporter son expérience du haut niveau. Jeremy était encore en activité il y a peu et je trouvais intéressant de l’intégrer à l’équipe la plus proche des professionnels.
Enfin, Vincent Gesbert, qui opérait la saison passée auprès du groupe pro, est aujourd’hui directeur adjoint du centre en charge de la méthodologie. Simon Guillou aura toujours la partie “analyse vidéo” (réserve et groupe formation).
Comment s’organise le groupe formation ?
Anaïs Bounouar conserve la direction du groupe et son rôle d’entraineur des U17. Maxime Mesgouez, arrivé du centre de formation de l’AC Ajaccio, sera son adjoint. Flavien Binant est donc le nouvel entraineur des U19 et remplace Benjamin Genton.
Mathias Jarno (en provenance du LOSC Lille) nous a rejoint sur le partie préparation athlétique.
François Bourgeais, adjoint des U19 la saison passée, conserve son rôle au sein du groupe formation mais prend la responsabilité des U16. Il sera en charge du suivi très précis des jeunes joueurs qui rentrent au centre.
Au niveau des gardiens de but, il y a aussi eu des changements
Guy Roland Ndy Assembé, ancien gardien professionnel notamment passé par Nantes et Nancy, nous a rejoint au poste de responsable des gardiens de la formation et de la préformation.
Youssouf El Hamdaoui complète la cellule des gardiens de but.
Le staff formation est donc profondément remanié. Comment s’y adapter rapidement ?
On doit créer des instants de cohésion, de vivre ensemble. Chacun doit y trouver ses marques.
La difficulté est de faire intégrer notre méthodologie aux nouveaux. De reconstruire un « socle FCL » solide. Mais aussi de favoriser l’apport de nouvelles idées, personnalités, convictions…
On dit souvent que la stabilité a des avantages. Mais il est aussi vrai que l’instabilité oblige à sortir de sa zone de confort. Et ce n’est pas plus mal parfois. On va en sortir quelque chose de fort.
Venons-en maintenant aux joueurs, notamment ceux de la réserve. A l’image du staff, l’effectif a été bouleversé à l’intersaison…
Les descentes de Ligue 1 en Ligue 2 et de National 2 en National 3 ont effectivement changé beaucoup de choses. Certains joueurs nous ont quittés car le projet N3 n’avait plus forcément de sens. Donc évidemment cela entraine de l’instabilité sur le renouvèlement des joueurs.
En réserve, cela faisait deux ans qu’on s’appuyait sur un socle de garçons expérimentés (Aurélien Pelon, Paul Bellon, Gino Caoki…). Des cadres par l’âge mais aussi dans l’assimilation méthodologique et culturelle du club.
Aujourd’hui, on doit faire progresser au maximum nos joueurs de la formation, mais aussi de la préformation afin de faire perdurer « l’Esprit FCL ».
L’arrivée d’Olivier Pantaloni et de son staff a aussi changé certaines choses ?
La descente en Ligue 2 et l’arrivée d’Olivier Pantaloni ont rabattu les cartes. Plusieurs de mes joueurs ont notamment participé à toute la préparation avec le groupe professionnel, certains l’ont même intégré ensuite (Arthur Avom Ebong et Isaac James).
C’est que du positif mais cela entraine forcément des incertitudes sur le recrutement en réserve. Mais on doit toujours garder en tête que notre objectif premier est de fournir le plus de joueurs possibles au groupe professionnel.
Dans ce sens, plusieurs joueurs issus de la formation et post-formation font partie intégrante de l’effectif professionnel (Théo Le Bris, Julien Ponceau, Pablo Pagis, Junior Kroupi, Sambou Soumano…). Que cela signifie pour toi ?
Que le centre de formation est un axe majeur du projet club. C’est évidemment valorisant de voir des joueurs y arriver et cela prouve que notre modèle formateur fonctionne bel et bien.
Nos objectifs doivent être nos fils conducteurs : fournir des joueurs à l’équipe première qui puissent exister sportivement et développer des joueurs qui deviennent des valeurs marchandes pour le club.
Pour conclure, vous avez disputé, face à Plabennec samedi, une rencontre officielle pour la toute première fois à l’Espace FCL. Jouer dorénavant vos rencontres de National 3 à domicile est un soulagement ?
D’un point de vue organisationnel déjà, c’est une très bonne chose. Tout centraliser à Kerlir était nécessaire.
Et nous n’avons jamais eu cette sensation de jouer chez nous. Pour le club, les supporters, c’est très bien aussi. J’y vois que des avantages.
Un grand bravo à toutes les personnes du club qui ont œuvré à la réalisation de ce projet !