Arnaud, comment te sens-tu avant de jouer le dernier match de ta carrière ?
Honnêtement, je ne le vis pas encore comme étant mon dernier match. Je ne réalise pas vraiment. Mes journées n’ont pas changé. Je pense que je vais vraiment le comprendre le soir même voire plus tard, lors de la reprise et que je n’en ferai pas partie. C’est à ce moment là que je me rendrai compte.
Face au Paris Saint-Germain, ce sera un match compliqué…
Oui. Et tant mieux. Parfois, les derniers matchs ne sont pas très sérieux. La réception du Paris Saint-Germain est à l’image de ce que j’ai fait pendant ma carrière. J’ai été relativement appliqué tout au long de ces années. Faire un dernier match sérieux, cela correspondrait à mes 15 années professionnelles.
Avec une victoire à la clef ?
C’est indispensable pour le club, et pour moi. J’ai envie de partir sur une victoire et sur un match accompli. Tous les ingrédients sont réunis pour que ce soit un super dimanche : la réception du champion de France et un stade plein. Il y a beaucoup de fatigue dans le vestiaire mais il faut que l’on réalise une belle prestation.
Quel souvenir gardes-tu de cette longue carrière ?
C’est difficile de résumer 14 années de professionnalisme à quelques petits moments. C’est une accumulation de petits bonheurs qu’il faudrait retenir. Ce sont des matchs particuliers, des renversements de situation qui me viennent à l’esprit. Je pense par exemple à la victoire face à l’Olympique de Marseille où l’on gagne 3-2 alors que nous étions menés 2-0. Je me souviens aussi des matchs à Geoffroy Guichard où nous sommes arrivés à faire des résultats avec de la qualité de jeu. Je pourrais en citer plusieurs mais c’est difficile d’en ressortir un particulièrement.
Durant ces années, tu as également joué face à des attaquants redoutables ? Quel est celui qui t’a le plus marqué ?
Il y a certainement beaucoup d’attaquants qui m’ont donné du fil à retordre. Mais j’ai surtout joué avec des attaquants impressionnants notamment Kevin Gameiro ou Alexander Frei au Stade Rennais. C’était un attaquant redoutable.
Est ce que tu t’attendais à faire cette longue carrière ?
Non. Je n’étais pas programmé pour faire une carrière. Je suis arrivé par surprise dans le milieu du football. Je ne m’y attendais pas. D’ailleurs, peu de monde s’y attendait. Pour faire cette carrière, j’ai du travailler.
Tu termines ta carrière à Lorient où tu as débuté à l’âge de 12 ans…
J’ai la réputation d’un joueur de club, besogneux et sur lequel on peut compter sur le terrain. Je ne pense pas avoir des qualités techniques extraordinaires, je compense autrement. Je suis comme tout le monde, je peux rater des matchs.
Est ce que tu profites de tes derniers moments en tant que joueurs professionnels ?
J’étais dans la même optique en début de saison. Je voulais profiter de chaque déplacement et de chaque match. Finalement, on est tellement pris dans le jeu, pris dans les entraînements que l’on ne prend pas le temps de profiter autant que l’on le voudrait. Cette année est passée comme les autres années sans que je puisse réellement en profiter. Je pense que cela fait partie de mon caractère. Je n’ai pas pu prendre assez de recul.
