Benjamin Lecomte (23 ans, 19 matches en Ligue 1 cette saison) est revenu sur sa première partie de saison. Revenu en tant que titulaire au FC Lorient après un prêt d’un an à Dijon, le portier lorientais avoue avoir pris confiance la saison dernière et continue sur cette même lignée cette saison. En ayant encore quelques progrès à faire. Entretien.
Benjamin, comment juges-tu ta première partie de saison ?
Je suis plutôt satisfait de ce que j’ai réalisé jusqu’à présent. J’ai quand même réussi à rendre plusieurs bonnes copies sur l’ensemble des matches même s’il y a eu quelques erreurs. Ça fait partie de mon apprentissage étant donné que c’est ma première année au plus haut niveau. Il faut voir ce qu’il y a à corriger et les gommer pour la deuxième partie de saison. Je dois continuer à m’améliorer. Personnellement, je suis plutôt satisfait. Après, j’ai encore énormément de chemin à faire avant de rendre des copies correctes à tous les matches. Il faut gagner en régularité pour aider au maximum l’équipe.
Est-ce un début de saison que tu avais souhaité ?
Je ne suis pas trop étonné car je reste sur la lignée de ma saison à Dijon l’an passé. Elle m’a énormément fait progresser. J’y ai emmagasiné pas mal de confiance. Je reste là-dessus. J’ai joué une trentaine de matches en réalisant de bonnes performances. Maintenant, je suis à l’échelon supérieur. Ça me permet de me jauger et mettre en exergue les points sur lesquels je dois encore progresser. Je devais continuer sur cette voie, c’était important.
Vois-tu la différence entre le Benjamin Lecomte d’il y a deux ans et celui de maintenant ?
Oui, j’ai pris beaucoup de confiance car j’ai pu enchaîner les matches. Je progresse et j’espère encore monter en puissance car j’ai envie d’aider l’équipe au maximum. Je me suis fixé des objectifs personnels. Je travaille pour ça avec le staff. Etant donné que j’ai sa confiance, ça me permet d’avancer. Je me remets aussi en question régulièrement lorsque je fais des erreurs. Je les regarde, je les observe et je les analyse avec eux pour que le week-end suivant, je raille ça et que l’on avance ensemble.
Est-ce qu’un passage en Ligue 2 est bénéfique pour un jeune joueur ?
Ça peut l’être. Ça va aussi dépendre de la personne. Je l’ai transformé pour que ce soit du positif pour moi. C’est ce qui m’a permis de commencer titulaire cette saison au FC Lorient. Ce prêt a été bénéfique car, à Dijon, on m’a mis dans de bonnes conditions.
Comment se passe la cohabitation avec Florent Chaigneau et Fabien Audard ?
On s’entraîne depuis pas mal de temps ensemble. On se retrouve tous les jours pour travailler. Fabien a une grosse expérience au plus haut niveau, Florent est plus âgé aussi donc ils m’apportent tous les deux leur expérience passée. On discute, on échange sur les buts que je peux prendre. On analyse les vidéos des matches avec Patrick L’Hostis et Benjamin Genton également. Même si le match peut paraître bien, il y a toujours des choses à analyser et à revoir. C’est l’exigence du haut niveau.
Dans quels domaines dois-tu encore progresser ?
Je dois prendre du galon dans les sorties aériennes. C’est une évidence car c’est un tout autre niveau que la Ligue 2. Je dois au maximum réussir à garder les ballons dans ce domaine-là. Je m’efforce de le faire. Dès fois c’est possible, dès fois ça ne l’est pas. Quand je regarde les vidéos après coup, de temps en temps je pense que ça ne l’est pas alors que ça l’est. Et inversement. Ensuite, je dois guider un peu plus l’équipe, l’encourager aussi dans les temps faibles. J’essaye de lui apporter de l’énergie. L’équipe me fait progresser et j’essaye de l’aide pour avancer et que l’on décroche ce maintien le plus vite possible.
Est-ce le premier match à Monaco t’a mis directement dans le bain ?
J’ai été mis en confiance par rapport à mes partenaires. J’ai pu leur montrer qu’ils pouvaient compter sur moi. C’était aussi à double tranchant car quand on fait une prestation de la sorte, on est attendu au tournant derrière aussi. C’est là que c’est plus compliqué. J’étais content car nous avions remporté la victoire. J’ai un petit «moment de gloire » sur match. Mais c’est une perpétuelle remise en cause. Face au Paris SG, ça aurait très bien pu se passer de la même manière et sur une erreur de jugement le match prend une autre tournure. Chaque match a sa vérité et il faut se remettre en question perpétuellement. Que ce soit une bonne ou une mauvaise performance.
Jouer en Ligue 1 te permet de jouer face à de grands attaquants : Falcao, Cavani, Gignac…
La Ligue 1 c’est du très haut niveau. Ça permet de se jauger et de voir l’exigence de ce niveau-là et de se frotter à de très grands attaquants. C’est de la lecture du jeu et de l’apprentissage. Si j’arrive à ne pas avoir de blessure et à faire une saison complète, ce sera forcément bien pour ma progression. J’aurais emmagasiné de l’expérience. J’aurais pu me jauger sur une année et me concentrer sur l’étape suivante.
Si tu devais retenir un ou deux arrêts de cette première partie de saison, lesquels seraient-ce ?
Il y aurait forcément la tête de Berbatov face à Monaco en fin de match. Ce n’est peut-être pas le plus compliqué mais il est important. Mais je pense que le plus beau, c’est celui contre Paris. C’est du réflexe et de la chance en même temps. Sur d’autres matches, il y a eu de beaux arrêts. Un a été décisif contre Monaco et l’autre aurait pu l’être face à Paris.
On peut aussi parler du triple arrêt à Bordeaux…
Oui, mais celui-là aurait pu être très important si nous avions su revenir dans la partie.
Toi qui a un poste un peu plus reculé que tes coéquipiers, as-tu senti un changement comportement depuis quelques journées ?
Oui, tout le monde l’a vu. C’est beaucoup plaisant à voir jouer. On sent une grosse force collective. On en avait déjà une mais dans l’état d’esprit mais qui ne se voyait pas sur le plan du jeu. Aujourd’hui, les deux sont réunis. On doit garder ces bases. On a eu aussi peut-être du mal à trouver le onze de départ. Maintenant que la mayonnaise a pris, on peut s’appuyer sur ça.
Quand le collectif va, toi, en tant que gardien, es-tu en confiance inconsciemment ?
Oui, forcément. Quand tu vois tes potes se défoncer sur le terrain, tu es le dernier maillon de la chaîne et tu dois d’être à leur niveau. Je dois fructifier tout ça. Mais l’inverse est vrai aussi.
Que pouvons-nous te souhaiter sur la deuxième partie de saison ?
De faire mieux que cette première partie forcément et d’enchaîner les matches. Si j’arrive à faire 38 matches aussi bien que les 18 premiers je serais satisfait. Il y aura de meilleurs matches que d’autres, c’est sûr. Des erreurs aussi. Ce qu’il faut, c’est ne pas perdre confiance et continuer à travailler. Avec l’appui de l’équipe et du staff, ça me met à l’aise.
Les plus beaux arrêts de Benjamin Lecomte en vidéo