2 Déc 2016 | Actualités

C.Gourcuff : "Le maintien, c'est l'affaire de tous"

Deux jours après l’arrivée de Tirburce Darou, sentez-vous déjà un changement sensible dans le comportement de vos joueurs ?
Oui : ce genre d’opérations est à même de réveiller un groupe et pour ceux qui ont vu les premiers entraînements, cela porte déjà ses fruits sur le plan de la concentration et de l’attention. On avait fait un constat et ça ne date pas de la semaine dernière : ça fait un certain temps que l’on a remarqué des manques sur le plan de l’état d’esprit et du dynamisme. On a décidé d’amener une réflexion. Je connais Tiburce depuis quelques mois et je sais que c’est quelqu’un qui, de par sa personnalité et son travail, pouvait non pas transformer le groupe, mais apporter un plus. Il a un savoir faire qui fait que l’attention et la concentration, qui sont fondamentales dans le football, sont éveillées. Et le but de l’échauffement c’est aussi cela : préparer le corps et l’esprit.

Pas besoin de longs discours ?
Non : contrairement à ce que l’on croit et aux idées reçues, dans des situations de crise, ce n’est pas la peine de faire des longues psychanalyses, qui endorment tout le monde. Je le répète souvent : le mental est essentiel. Mais si le mental n’a pas de support actif et notamment le physique, le mental n’est rien. C’est dans le physique que l’on travaille le mental. Les deux sont liés. On ne va évidemment pas transformer les joueurs en huit jours, par contre, dans la concentration, dans l’approche de la compétition et de l’activité, ce sera certainement bénéfique.

D’autant que cette méthode a déjà porté ses fruits…
La plupart des médias ne mentionnent que la Star Académy, ce qui est très réducteur. Je préfère m’attarder sur ses multiples expériences dans le sport de haut niveau. Il ne faut pas oublier que Tiburce Darou a collaboré avec Arsène Wenger à Arsenal, mais aussi avec d’autres grands clubs de football. Il a aussi une expérience dans le tennis professionnel, où il a travaillé avec les plus grands joueurs mondiaux.

Parlez-nous de votre complémentarité…
Finalement, on n’est pas très différents, même s’il est plutôt empirique et moi plus rationnel. On se rapproche dans la sensibilité : le sport, c’est la vie et les valeurs du sport sont les valeurs de la vie. Quand on trouve des gens avec qui on a des affinités sur le plan de la vie en général, on les retrouve dans le travail et dans le sport. C’est aussi ce qui se passe avec Paul Orsatti. Tiburce est également quelqu’un qui, humainement, a des valeurs similaires aux miennes.

La défaite à Nice, dimanche dernier, a plongé pour la première fois le FCL dans la zone de relégation…
L’objectif majeur, c’est le maintien. C’est la préoccupation de tous. Le fait que l’on se retrouve reléguable ne change pas fondamentalement les choses puisque ça fait un certain temps que l’on était concerné par le maintien. Mais évidemment, ça fait franchir encore un cap dans l’urgence. Et dans la prise de conscience.

Le FCL est relégable mais n’est qu’à un point du 15e (Brest) et deux points du 13e (Nice)…
Oui, d’accord, mais il faut gagner les matches ! On est dans une période où l’on n’est pas capable de le faire. Ce qui mine, c’est plutôt ça. On pensait avoir brisé cette spirale négative après Brest mais on n’a pas su enchaîner derrière et le match face à Evian a été un gros coup dur. Maintenant on n’a plus de temps à perdre. On sait que l’on a un calendrier extrêmement difficile mais croyez-moi, personne n’est résigné !

La nette victoire à Marseille hier en match en retard est de nature à donner des ailes à Montpellier avant de venir au Moustoir ?
Il y a bien évidemment de la confiance qui s’installe et moins d’urgence aussi pour eux, car ils ont cette petite marge de sécurité. Mais il ne faut pas spéculer là-dessus. C’est une équipe qui a confirmé hier sa solidité. Elle est très complète et en pleine confiance. Il n’y a pas de points faibles. Tout au fil de la saison, elle s’est améliorée, a gagné en confiance. C’est certainement l’équipe la plus redoutable du championnat. Pour moi, ce n’est absolument pas une surprise : il n’est pas étonnant, quand on analyse cette équipe, de la retrouver à ce niveau là.

Comment la battre ?
Il faudra que l’on soit très bons et que l’on ait un jeu collectif très au point. Et ce jeu collectif nécessitera un investissement de chacun. Il faudra peut-être aussi un peu de réussite. Mais c’est un facteur que l’on nr maîtrise pas. Je préfère résoudre ce que l’on peut faire et se préparer pour que l’équipe soit la plus compétitive et la plus performante possible pour troubler cette belle équipe de Montpellier.

Pour réussir son pari, le FCL aura également besoin du soutien massif de ses supporters…
J’ai un principe : pour moi, les spectateurs viennent voir un spectacle et ils ont le droit de réagir comme ils l’entendent puisqu’ils payent pour venir le voir. Evidemment, le comportement du public a une incidence sur celui des joueurs et il y a une interactivité entre les deux. C’est vrai des deux côtés. Un climat de confiance décuple aussi les capacités de l’équipe à se mobiliser sur le terrain. De même, le comportement de l’équipe, on l’a vu ici à Lorient notamment en Coupe de la Ligue, est capable d’avoir une influence positive dans la réaction des supporters. Maintenant, et je le dis depuis longtemps : le maintien, c’est l’affaire de tous. Lorient doit connaître sa chance d’avoir une équipe en Ligue 1. Je ne veux pas dicter la conduite des supporters, mais il faut qu’ils sachent que créer un contexte chaleureux autour de l’équipe est aussi un gros atout pour conserver sa place en Ligue 1.

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