Gédéon Kalulu, le latéral droit des Merlus, vit sa première Coupe d’Afrique des Nations avec la République Démocratique du Congo. Fraîchement qualifiés pour les quarts de finale de cette compétition avec les Léopards, il nous fait part de ses impressions et de son ressenti à quelques heures d’un grand match face à la Guinée.
“L’Égypte était un véritable prétendant au titre, avec un groupe de qualité, expérimenté, malgré plusieurs absences à souligner. Pour nous, c’était le match de notre vie. Tu affrontes l’Égypte, le pays le plus titré de l’histoire de la CAN. Rien que ça ! On savait, malgré tout, que nous avions une carte à jouer sur ce match. Le coach était très confiant. On avait très bien étudié cette équipe et on savait que nous pouvions les inquiéter en transitions rapides. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé. Après leur égalisation, les Égyptiens ont essayé de fausser le jeu, c’était très embêtant. Mais on a su rester dans notre match. On va aux prolongations et ils les terminent en infériorité numérique. Lors de la séance de tirs au but, nous y sommes allés avec beaucoup de conviction, de sang-froid et n’avons pas tremblé. Avant cette séance, il y avait de l’appréhension puis tu prends conscience de l’enjeu et, enfin, la concentration prend le dessus. C’était difficile d’être lucide après 120 minutes de jeu d’autant plus avec l’atmosphère autour. Avant mon tir au but, je savais que j’avais face à moi un gardien très expérimenté. J’étais tellement concentré que je ne me souviens plus de ce qui m’a traversé l’esprit. J’ai essayé de faire le vide autour de moi dès mon départ du rond central. Une fois le ballon posé sur le point de pénalty, je savais exactement où je voulais le mettre. J’étais déterminé, j’ai pris le gardien à contre-pied. Je me suis dit que je permettais à ma sélection de faire un pas de plus vers la qualification et d’être un véritable acteur de ce succès. Quand notre gardien marque le sien, toutes les émotions remontent mais c’est surtout une grande joie et une délivrance qui prédominent”.
“Au-delà de cette victoire, on sent qu’il y a un vrai engouement autour de nous, que nous sommes en train de faire quelque chose de grand avec une nouvelle génération et un nouveau sélectionneur. Cette qualification prouve, aux yeux de tous, que l’on va dans le bon sens. On sent que nous avons passé un cap, notamment après les poules où nous sommes restés invaincus. On ressent cet engouement sur les réseaux sociaux, sur les vidéos que nous recevons de nos familles, des coéquipiers à Lorient, de nos amis à Paris, à Bruxelles, en RD du Congo. Cela nous fait extrêmement plaisir pour notre nation. La situation n’est pas facile pour eux sur place. Quand on gagne, on sait qu’on leur apporte une bouffée d’oxygène et on sent un véritable élan d’amour de leur part. Notre objectif initial était de sortir des poules. Nous avons un groupe soudé et de qualité voulant réaliser quelque chose de beau tout en restant les pieds sur terre. Un ancien lorientais fait d’ailleurs partie de cette aventure, Yoane Wissa. C’est un joueur qui tire la sélection vers le haut, un élément important de la sélection. Aujourd’hui, nous sommes un outsider de cette compétition et ce statut nous va très bien. On veut juste faire durer l’aventure le plus longtemps possible. Notre autre objectif est que le public congolais s’identifie à nous, qu’il soit fier de notre sélection en dégageant une vraie identité. La Guinée est une équipe à ne surtout pas prendre à la légère. Si elle en est là, c’est qu’elle le mérite et qu’elle a de la qualité. Je m’attends à une rencontre accrochée, très serrée, sans véritablement de favori. Les deux équipes seront moins ouvertes et prendront moins de risques mais il faudra l’aborder de manière ambitieuse pour espérer décrocher une place en demi-finale. Ce serait tout simplement génial”.