Samedi soir, face à l’AS Nancy Lorraine, le FC Lorient fêtera son 300ème match parmi l’élite. L’occasion pour Christian Gourcuff de faire un premier bilan : « Le nombre de saisons est plus parlant que le nombre de matches même si c’est en corrélation. Le club entame sa neuvième saison en Ligue 1. Ça devient conséquent » avoue le coach lorientais, « le FC Lorient s’est installé véritablement comme un club de l’élite. Il y a vingt ans, je pense que peu de monde y aurait cru. Je mesure tout le chemin parcouru et la chance que la ville a de posséder un club avec une identité spécifique parmi l’élite. Je suis assez fier de ce que l’on a pu faire jusqu’à maintenant. Mais il n’y a jamais rien d’acquis. Les efforts doivent être constamment redoublés pour rester dans l’élite ». Conscient des progrès globaux du FC Lorient depuis de nombreuses années, Christian Gourcuff souhaite poursuivre sur cette dynamique : « Il y a une évolution à tous les niveaux. Il y a vingt ans, on se changeait dans la grange à Kerfichant et on se battait pour avoir des terrains d’entraînement. Maintenant, on a un stade fermé avec une pelouse synthétique. Le centre d’entraînement va voir le jour. En vingt ans, le club en 20 a beaucoup changé ».
Arrivé à Lorient en 1982, Christian Gourcuff a connu sa première montée en Division 1 à l’époque à l’issue de la saison 1997/1998. Une grande fierté pour lui : « La ville de Lorient a toujours été supporter de son club même en déplacement. La première montée correspondait à une année extraordinaire sur le plan du spectacle et de la communion avec le public. On avait passé des soirées exceptionnelles au Moustoir. Ça restera mon meilleur souvenir d’entraîneur avec une équipe au diapason sur les plans technique et humain. Il y avait une euphorie et quand le sport se pratique dans ces conditions, c’est unique » avoue-t-il. Le vendredi 7 août 1998, le FC Lorient affrontait l’AS Monaco pour son premier match en Divison 1 : « On affrontait une des meilleures équipes de France avec des internationaux français qui venaient d’être champions du Monde (Barthez et Henry). C’était l’euphorie dans un contexte de fête qui avait entouré cette rencontre même huit jours avant le match. C’était particulier. On l’avait vécu comme un évènement, c’est une évidence. Je n’ai plus beaucoup de souvenirs des matches de Ligue 1 de cette saison. Mais celui-là était marquant ».
Après une première montée en 1998 puis une seconde en 2001, le FC Lorient a fini par s’installer durablement à cet échelon lors de la saison 2006/2007. A l’aube du 300ème match, Christian Gourcuff nous livre ses plus beaux souvenirs : « Nos exploits en déplacement sont très marquants. Celui au Stade Vélodrome en 2008/2009 avec la victoire 3-2 dans les dernières minutes est particulier. Nos victoires au Parc des Princes également surtout celle où nous l’emportons trois à zéro il y a trois ans. Ce sont des grands moments ». Le Stade du Moustoir a aussi connu des heures de gloire : « A domicile, j’en ai connu aussi. La victoire contre Lyon avec deux buts de Marama Vahirua lors de la saison 2007/2008. C’était un match abouti. Malheureusement, on a assez peu de temps pour se retourner sur le passé ». Christian Gourcuff a malgré tout mesuré le travail fourni depuis tant d’années : « Au niveau de la crédibilité, le regard porté sur le FC Lorient n’est plus le même. Il y a une reconnaissance qui s’est faite sur la durée. La crédibilité a été acquise par la longévité et la répétition des performances. En interne également : le professionnalisme s’améliore tous les jours. C’est une évolution normale. On attend le centre d’entraînement pour passer à une autre étape » explique-t-il.
Mais la principale obsession du coach lorientais est de procurer du plaisir et des émotions à toute une ville : « Je souhaite que l’on passe de bonnes soirées. Si on fait du sport de haut niveau, c’est pour ce type d’évènement. Ça crée une dynamique dans la ville. Il faut que le club conserve un certain crédit et une sympathie auprès de la population. C’est important. Ensuite, les bons résultats nous permettront de se stabiliser, de se crédibiliser et d’éviter de se faire peur. Ce qui est un luxe dans le football actuel. Il faut rester très simple dans les objectifs et le club doit se maintenir confortablement tous les ans. Ça n’exclura pas des années où nous pourrons faire des exploits avec une qualification européenne par exemple ».
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