Christian, quel bilan tirez vous de ce mois d’août et de ces quatre premiers matches de championnat ?
On a commencé la compétition avec beaucoup d’interrogations et d’humilité, compte tenu de la fin de saison dernière. Même si la préparation s’est très bien passée, nous avions pas mal d’incertitudes. Mais je pense que notre saison a été lancée au Parc des Princes, avec une première mi-temps de qualité et ensuite, malgré la blessure de Bruno Ecuele Manga qui est vraiment un handicap majeur, on a réussi à enclencher une dynamique intéressante qui s’est traduite aussi par la victoire face à Montpellier. Ensuite un match à Troyes où l’on n’a pas su concrétiser des qualités entrevues, en tous cas par séquences, et enfin le match contre Nancy, qui est sans doute le match le plus abouti que l’on ait fait. Se retrouver après quatre journées troisièmes avec huit points, ce n’est pas significatif mais c’est intéressant, non seulement par rapport aux résultats mais aussi pour la confiance et la dynamique qui s’est installée dans le groupe.
Quelles sont vos principales satisfactions, à la fois sur le plan du jeu et sur le plan des individualités ?
Le jeu collectif est satisfaisant, on a trouvé nos repères avec, je pense, Alain Traoré qui va monter en puissance au fil des semaines et qui a déjà une influence très positive sur le jeu. Je dirais qu’on a réussi à palier l’absence de Bruno Ecuele Manga tant bien que mal, avec notre effectif ainsi que celle de Jérémie Aliadière car il a été blessé au deuxième match. Cette capacité à remplacer des joueurs de cette importance est une satisfaction. Autre motif de satisfaction : l’éclosion de nos jeunes. Je pense notamment à Maxime Barthelmé, qui fait des prestations très encourageantes et qui a franchi très nettement un cap. J’intègrerais également Mathias Autret et Rémi Mulumba, car on sent qu’ils sont tous proches d’être titulaires. Voilà des choses qui sont intéressantes, sachant que l’on n’a pas disposé de toutes nos forces, notamment par l’intermédiaire de Kévin Monnet-Paquet qui a été embêté avec la fracture au scaphoïde au premier match. Donc nous n’avons pas été épargnés par les pépins mais, malgré tout, le groupe a fait face avec beaucoup de solidarité et d’enthousiasme.
Au niveau de l’état d’esprit, sentez-vous un changement par rapport à la fin de saison dernière ?
Evidemment, car le contexte est différent. La dynamique dont je parle, elle est importante pour tout. L’an dernier, quand on perdait et qu’on était dans une situation difficile, le manque d’enthousiasme se ressentait. Cette année, il y a eu beaucoup d’implication dans la phase de préparation. Je l’ai dit : on avait beaucoup d’interrogations. Les résultats du mois d’août nous ont donné confiance et ont contribué au bien-être du groupe. C’est cela qu’il faut désormais bonifier, même si ça reste très fragile parce qu’il suffirait d’un ou deux résultats négatifs pour remettre en cause cette analyse.
La victoire dans les arrêts de jeu face à Montpellier témoigne d’une rage de vaincre retrouvée…
Notre retour au score contre Montpellier n’est certainement pas un hasard. Une chose est sure : c’est que lors de la deuxième mi-temps, le groupe n’a pas renoncé, et c’est un signe encourageant. Maintenant, nous sommes au début de saison, on n’a pas le couteau sous la gorge, tout le monde est forcément plus concerné, mais il ne faut pas tirer d’enseignements définitifs sur ce genre de match et même sur ces quatre premiers matches de championnat.
La réussite offensive de ce début de saison montre aussi qu’il y a des joueurs en confiance…
On produit un football beaucoup plus dynamique, même si les intentions restent les mêmes. En termes de dynamisme, en termes de tranchant dans notre jeu, on est un ton au-dessus. Le deuxième aspect, c’est l’aspect individuel, car il y a des joueurs qui n’étaient pas là l’année dernière, comme Alain Traoré, qui apportent ce plus, ou alors ils étaient blessés, comme Jérémie Aliadière. Ludovic Giuly, contre Nancy, nous a apporté ce tranchant que l’on n’avait pas eu la majeure partie de la saison dernière.
Un mot sur le Mercato du FCL ?
Le Mercato, il faut attendre la fin de saison pour en tirer des enseignements définitifs et dire s’il a été judicieux ou pas. C’est vrai que la situation a été assez serrée pour nous. On aurait voulu dégraisser plus qu’on ne l’a fait au niveau de l’effectif mais le contexte économique du football français et même du football mondial ne le permettaient pas, donc il ne fallait pas se tromper. On a ciblé notre recrutement avec Alain Traoré, qui était ma priorité. Il y a eu aussi l’opportunité de prendre Ludovic Giuly où l’on n’a bien entendu pas de doute sur la qualité du joueur. Le match qu’il a fait contre Nancy nous montre qu’il sera très utile cette saison. Enfin, il y a eu les dernières heures du Mercato, quelque chose que l’on subit plus qu’autre chose. Le départ d’Arnold Mvuemba pouvait être déstabilisant évidemment, mais je suis très content qu’on ait pu être très réactif en recrutant Benjamin Corgnet, que l’on suivait depuis longtemps mais qui était auparavant inaccessible. On a aussi pu recruter Enzo Reale, qui est un très bon joueur, un joueur d’avenir.
Est-ce que vous sentez que cette équipe à du cœur, qu’elle a envie de bien faire pour gagner son maintien rapidement et s’ouvrir à d’autres objectifs ?
Je pense qu’on a des joueurs motivés, qui sont assez frais dans leur tête. Je pense notamment à Wesley Lautoa, à Benjamin Corgnet. Ce sont des garçons qui découvrent ou qui ont découvert la Ligue 1 récemment. Ils ont une mentalité intéressante car ils n’ont pas été « formatés ». Ils ont cette fraîcheur, notamment dans la vie de groupe mais aussi sur le terrain. Ça booste tout le monde. Il y a des joueurs revanchards également. Je pense à Julien Quercia qui va revenir, à Jérémie Aliadière. C’est une condition majeure pour réussir. Donc oui : cette équipe a du cœur et une envie de bien faire. Mais attention : la plus grande partie du chemin reste encore à parcourir…
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