La section féminine du FC Lorient, et plus particulièrement l’équipe première, est à l’arrêt depuis maintenant de longues semaines du fait de la pandémie de la Covid-19. Christophe Capian, l’entraîneur de l’équipe fanion, qui a rejoint le club en début de saison, fait un point à date sur son équipe.
Christophe, tu es arrivé cette année au FC Lorient. Peux-tu nous décrire ton parcours ?
Je suis originaire du Var, de la Seyne sur mer. Je suis marié et père de 2 garçons (24 et 17 ans). J’ai joué comme gardien de but jusqu’à un niveau DH (R1 d’aujourd’hui) jusqu’à 30 ans et en même temps j’ai passé mes diplômes d’entraîneurs (BEES 2éme degré en 1996 et BEF Formateur en 2014). J’ai une licence STAPS entraînement sportif et un DU en préparation physique auprès de l’université de Lyon et un DU en préparation mentale auprès de l’université de Clermont-Ferrand). Sur le plan de mon expérience d’entraîneur , j’ai été entraîneur des catégories de jeunes au Racing Football Club de Toulon pendant 5 ans, entraîneur de la catégorie U15 au centre de formation de l’AS Cannes (1996/1999), entraîneur général et des seniors de l’ES Gimont (niveau régional 2) avant de passé 16 ans à la FFF (6 ans comme CTD des Hautes Pyrénées et 10 ans comme directeur du pôle espoirs féminin de Blagnac). J’ai souhaité donner une autre orientation à ma carrière professionnelle et le projet du FCL féminin, présenté par Régis Le Bris, m’a plu tant dans sa dimension de formation et de compétition que dans le développement d’un projet club.
Peux-tu nous donner des nouvelles de l’équipe première féminine du FC Lorient ?
Avant l’arrêt des compétitions, nous étions sur 6 matchs (3 en coupe de France et 3 en championnat) avec un groupe alliant la jeunesse (1 U17 – 2 U18 – 2 U19) et des joueuses seniors. Notre dynamique d’entraînement et de compétition montrait des signes positifs tant dans l’investissement que dans la qualité du jeu proposé. A ce jour les joueuses suivent un rythme plus décousu du fait des règles gouvernementales.
Où en étiez-vous en championnat ?
Les 3 matchs joués (1G – 1N – 1D) rendent un bilan mitigé mais porteur d’espoir tant dans les intentions de jeu que dans les comportements des joueuses à l’entraînement et sur certaines séquences en matchs officiels.
L’arrêt des compétitions a bousculé votre quotidien. Comment s’organisent les semaines actuellement ?
Lorsque le couvre-feu de 20h nous le permettait, les séances démarraient à 18h. Depuis l’instauration du couvre-feu à 18h, nous faisons une visio avec le préparateur physique le mercredi soir et des séances le samedi matin et dimanche après-midi.
Comment arrives-tu à maintenir une certaine motivation auprès des filles ?
Nous avons profité de cet « arrêt » pour faire des bilans de performances par visioconférence, envisagé des séances « athlétiques » en visio et de maintenir une à deux séquences d’entraînements sans contact le week-end. Il nous paraît important de garder un lien social par des espaces de relation (téléphonique, viso, etc…) mais cela est toujours tributaire de l’engagement personnel de la joueuse. La finalité de la compétition n’étant plus présente, le sens à donner à son investissement aux entraînements est questionné et reste fragile.
Vois-tu une sortie de ce tunnel dans les prochaines semaines ?
J’espère que la reprise des compétitions est pour bientôt, même s’il faut se montrer prudent pour qu’elle soit associée à une reprise identifiée et claire des possibilités d’entraînement. Les instances ont des contraintes calendaires et réglementaires, et nous les clubs sommes vigilants sur la santé des sportives pour réadapter le corps et l’esprit à une contrainte de sport collectif en opposition.
Quel(le)s sont les relations/liens entre la section féminine du club et le Centre de Formation ?
L’idée depuis deux ans est d’associer le secteur féminin à tout ce qui touche aux garçons et à la philosophie du Centre de formation. Ainsi le processus de développement des féminines est intégré à tous les étages du club, en lien permanent avec Stéphane Gravereaux, Régis Le Bris et Yves Larmignat. De fait ma présence au centre de formation en lien avec les éducateurs du centre, l’acculturation de la méthodologie des éducateurs et éducatrices du modèle de jeu et d’entraînement des garçons nous permet dans le parcours de la joueuse de créer une identité commune et qui souhaite s’inscrire dans une durée de formation et de performance. L’idée à laquelle je souscris est qu’au-delà des genres, notre identité de jeu et de vie soit reconnaissable à tous les échelons du parcours et cela est très riche humainement et intellectuellement.
Quels sont les projets à court/moyen terme de la section féminine du club ?
Les projets se déclinent suivant 3 axes :
- identifier et structurer pour chaque jeune fille licenciée au FCL un double projet sportif et scolaire de la 6éme à la terminale en fortifiant la section sportive second cycle de Dupuy de Lôme et en créant une section sportive 1er cycle (actuellement en élaboration, en espérant une ouverture à la rentrée prochaine)
- Renforcer notre compétence éducative et sportive par une acculturation en interne auprès des entraîneurs formateurs du centre de formation (projet de jeu et d’entraînement avec Régis LE BRIS – la préparation physique intégrée avec Erwan LE POSTEC – l’intégration du gardien de but dans le projet de jeu et d’entraînement avec Mickael GRONDIN etc…) et cibler un parcours de formation fédérale à nos éducateurs et éducatrices pour l’avenir
- Développer l’appartenance à notre club via la section féminine sur 3 axes :
- Augmenter les ressources humaines en interne auprès de la section féminine (éducatrices et dirigeantes)
- Profiler le recrutement (joueuses jeunes et seniors
- Communiquer en interne et externe sur notre potentiel et notre histoire
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