A l’attention du Directeur de la Rédaction de France Football
Monsieur,
Je tiens à réagir suite à la récente interview publiée par votre magazine me concernant. A l’instar de nombreuses personnes de l’entourage du FC Lorient, j’ai été très désagréablement surpris et déçu par la teneur des propos qui me sont attribués dans cette interview, dont j’ai pris connaissance ce week-end. Le principe même d’une interview est de retranscrire exactement les mots utilisés par la personne interviewée, sans faire de paraphrase, de résumé ou d’interprétation, qui peuvent changer complètement le sens des phrases ou la perception que le lecteur en a.
A la lecture du texte, il est apparent que l’interview publiée tend à me faire dire quelque chose qui pourrait se résumer comme suit: “Avant mon arrivée au FC Lorient, c’était le chaos, et maintenant c’est très bien…”. Ce n’est pas du tout le sens des propos que j’ai pu tenir à M. Patrick Dessault, le journaliste expérimenté avec qui j’ai conversé pendant une heure, voilà maintenant deux mois. Je m’étonne de la ligne éditoriale polémique – volontaire ou non – qui ressort à la restitution de l’interview, en cherchant notamment à m’opposer à mon prédécesseur, M. Alain Le Roch avec qui j’entretiens de très bonnes relations : je démens notamment catégoriquement avoir fait des comparaisons entre mon implication au FC Lorient et celle de M. Alain Le Roch (quand je dis que la question du temps passé au club ne me parait pas un enjeu essentiel à partir du moment où l’on est bien entouré et que je ne suis pas moins présent au club que mon prédécesseur, qui lui a très bien réussi alors qu’il ne vivait pas à Lorient non plus, cela devient dans votre article “j’estime même être plus présent au FCL que mon prédécesseur qui n’habite qu’à 120 km de Lorient” !).
Ma surprise est d’autant plus vive que le journaliste a enregistré notre conversation, durant laquelle j’ai à plusieurs reprises rappelé que mon arrivée s’inscrivait dans la continuité du travail réalisé par M Le Roch, qui a transformé le club, en le faisant passer d’une position de quasi dépot de bilan en 2001 à un club établi en Ligue 1 en 2009. Ce point n’est pas retranscrit dans l’interview publiée. Comme tous les supporters lorientais, j’ai beaucoup de respect pour le travail accompli par Alain Le Roch à la tête du FC Lorient et je ne peux qu’insister sur le fait que les résultats obtenus par le FC Lorient depuis mon arrivée se sont construits sur les fondations qu’il a contribué à mettre en place pendant ses 8 années de présidence, déjà en compagnie de Christian Gourcuff. J’ai d’ailleurs souhaité que M. Le Roch devienne le Président d’Honneur du FCL, eu égard au rôle majeur qu’il a joué pour le club.
Par ailleurs, les gens qui me connaissent et m’entourent, notamment au sein du club, savent pertinemment que je n’ai pas pour habitude d’utiliser le type de vocabulaire argotique qui est retranscris dans l’article (quand j’insiste sur l’importance d’une organisation cartésienne au sein du club, ces propos deviennent dans l’interview “Il y a juste une différence entre une famille bordélique et une famille organisée” ?), ni de parler constamment à la première personne comme c’est le cas dans l’article publié (quand je dis qu’avec beaucoup travail, les équipes du club pourront continuer à faire progresser le FC Lorient, l’interview publiée retranscrit “j’ai vite compris que je peux réussir a Lorient”…)
Je tenais à apporter ces précisions, qui me paraissent importantes car il en va de l’image du club et des valeurs auxquelles je suis attaché. C’est bien l’ambition de continuer à faire progresser le club année après année qui m’anime, et qui anime les forces vives du FC Lorient. Contrairement à ce qui pouvait être perçu après la lecture de votre interview, j’insiste sur le fait que l’ambition du FC Lorient s’accompagne d’un sentiment profond d’humilité, cette humilité qui fait partie des valeurs fortes du club et qui contribue à faire des Merlus un club bien à part.
Avec mes meilleures salutations sportives,
Loic FERY
Président
FC Lorient
