Aujourd’hui, nous partons à la rencontre de Guewen Masson (à gauche sur la photo ci-dessus), alias Akiro, ancien joueur professionnel sur FIFA, devenu cette saison le coach de notre équipe eSports.
Guewen, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Guewen, j’ai 25 ans et je suis Breton. J’étais joueur professionnel sur FIFA au Stade Rennais FC pendant trois ans. Aujourd’hui, j’habite au sein de la gaming house de Rennes, établissement appartenant à la section eSports du rappeur Naza.
Ton surnom est original, d’où vient-il exactement ?
Pour tout vous dire, je n’avais pas trop d’idées concernant les pseudonymes. C’est en regardant sur internet que je suis tombé sur Akiro. Je l’ai trouvé plutôt cool et ai décidé de l’adopter.
Tu as été joueur professionnel pendant trois saisons au Stade Rennais FC et également 21ème joueur mondial, c’est bien cela ?
C’est vrai. À l’époque, être sur FUT champion avait plus d’importance que maintenant. Sur FIFA17 et 18, on devait jouer quarante matchs contrairement à aujourd’hui où les joueurs n’en jouent que vingt. Et à l’époque, j’avais gagné 118 matchs sur 120. Cette série de victoires m’a permis d’être 21ème joueur mondial en 2019.
As-tu toujours été fan de FIFA ou de FC25 aujourd’hui et féru de jeux vidéos ?
Pour être honnête avec vous, je ne jouais pas trop à la console étant plus jeune. J’ai commencé à jouer sur FIFA 17 et j’ai eu l’opportunité de devenir professionnel sur FIFA 18. Mais je ne jouais à aucun jeu à part FIFA.
Qu’est-ce qui t’a incité à jouer ?
Tout a commencé par une soirée entre copains. Tout le monde jouait à FIFA et j’ai voulu essayer. Évidemment, je ne faisais que perdre et le côté mauvais perdant que j’ai a fait que je n’ai pas arrêté de m’entraîner pour inverser la tendance. Tous les week-ends, il y avait FUT champion avec les quarante matchs et cela permettait d’évaluer ton niveau. Vu que je m’entraînais beaucoup, je suis arrivé à FUT champion avec 36 victoires.
C’est à ce moment-là que le Stade Rennais est venu te chercher ?
Rennes est venu me chercher quand Olivier Létang est arrivé au club. Il souhaitait ouvrir une cellule eSports et étant déjà dans la structure Ares eSport, fondée par Ngolo Kanté et Eugénie Le Sommer, j’ai eu l’opportunité d’y faire partie en tant que salarié.
Qu’est-ce qui te stimule dans ce milieu ?
Je vais être transparent avec vous, c’est bien évidemment de gagner. C’est pour cela que je suis venu à Lorient. J’ai envie d’aller chercher le 5ème titre.
Aujourd’hui tu as changé de statut et tu es passé coach. Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre cette fonction plutôt que celle de joueur ?
L’année dernière, nous étions en partenariat avec Clermont et les joueurs étaient présents à la gaming house. J’étais toujours en contact avec eux dont Brice, un joueur, qui a signé chez VITALITY. Indirectement, j’avais le rôle de coach. Pour lui, c’était sa première expérience en eLigue 1 alors il voulait savoir comment gérer la pression. C’était un plaisir de partager mon expérience avec eux. C’est important d’avoir un coach avec une expérience comme celle-ci, d’avoir une expertise du jeu et qui peut comprendre la situation dans laquelle le joueur se trouve.
As-tu passé une formation particulière pour changer de statut ou l’expérience prime ?
Aujourd’hui, ça reste de nouveaux métiers, donc c’est plus une question de légitimité et d’expérience pour apporter des conseils et une expérience de jeu.
N’est-ce pas frustrant de ne pas tenir la manette ?
Même si je suis jeune, c’est derrière moi maintenant. J’ai une double casquette où je suis aussi le manager de Naza dans la partie marque. Au contraire, je sais que je n’ai plus leur niveau sinon j’aurais toujours la manette entre les mains. Pouvoir coacher me satisfait aujourd’hui et Lorient a les deux meilleurs joueurs du championnat. Ce sont de bonnes conditions pour les coacher.
Les connaissais-tu justement ?
Bien sûr, ce sont deux références dans le domaine de la compétition.
Sur ces dernières semaines, quel est ton quotidien avec eux ?
Je passe des appels, savoir comment ils se sentent, établir une communication à travers Naza et les joueurs, de créer une sorte de storytelling avec le club. Un reportage sortira sur la chaîne YouTube de Naza. Donc l’idée c’est que les joueurs soient mis dans de bonnes conditions pour aller le plus loin possible.
Tu parles de Naza justement, selon ton point de vue, qu’apporte-t-il à la structure ?
Je pense que le eSport est un domaine niche pour être honnête. Et aujourd’hui, on peut toucher un large public sachant que tout le monde joue à FIFA.
Et Lorient est le meilleur club du eSport en France avec ses quatre titres de champion de France. Cette collaboration avec Naza peut accroître la notoriété du club, et du eSport.
Au niveau des entraînements, avez-vous un programme spécifique ?
Au vu des titres remportés, ils ont adopté leur rythme qui fonctionne plutôt bien. Alors nous, en tant que coach, nous sommes plus à l’écoute des joueurs. Il n’y a pas de programme spécifique.
L’objectif pour cette année est de conserver le trophée pour la cinquième année ?
Exactement, de rester champion de France pour la cinquième fois. Et pourquoi pas un titre européen. Je remarque que les joueurs ont le niveau pendant les championnats d’Europe alors pourquoi pas.
Peux-tu nous expliquer le déroulement de la saison ?
Aujourd’hui, plusieurs clubs sont engagés et cela se déroule sur onze journées. Pour accéder aux playoffs, il faut terminer dans les six premiers. Ensuite, cela te permet d’aller en quarts de finale, puis demies et évidemment la finale. Un déroulement de tournoi classique finalement. Nous avons jusqu’en avril pour accéder aux playoffs et le championnat reprend en mai après la trêve.
Selon toi, qui sont les principaux concurrents de Lorient ?
On peut dire que c’est nous-mêmes. Nous sommes favoris sur le papier. Mais nous allons rivaliser face à des adversaires de qualité. Nous allons devoir nous montrer fort mentalement et gagner en confiance pour sortir vainqueurs de ce championnat.
