Il y a dix jours, une vingtaine de jeunes et du staff du centre de formation du FC Lorient, étaient en Côte d’Ivoire à l’occasion du “Ligue 1 Uber Eats Trophée des Académies” organisé par la LFP et le groupe Canal +. Aux côtés de plusieurs Académies africaines mais aussi du Toulouse FC, les Merlus ont vécu une magnifique expérience à Abidjan, la capitale ivoirienne. Retour sur cette semaine avec Anaïs Bounouar, entraineuse des U17.
Le projet “Côte d’Ivoire” prend naissance en août dernier, aux prémices de la saison 2023/2024. La Ligue de football professionnel fait appel aux centres de formation des clubs pour participer au “Ligue 1 Uber Eats Trophée des Académies”, à Abidjan en Côte d’Ivoire. Le FC Lorient se porte alors rapidement volontaire. Nourrir l’expérience des jeunes joueurs est en effet primordial chez les Merlus. Leur faire vivre de nouvelles aventures, ici dans un contexte différent, est un point prépondérant dans le développement de jeunes talents : “On savait que ce projet pouvait être riche pour nos jeunes. C’était également on moyen de nous donner des réponses sur l’aspect sportif mais aussi humain, notamment sur la personnalité des garçons” explique Anaïs Bounouar.
En quête perpétuelle de développement et de nouvelles sources d’inspiration, la formation du FC Lorient a pu échanger, partager sa vision et enrichir sa culture club avec les Académies africaines ainsi qu’avec le Toulouse FC. Au-delà du seul intérêt sportif, les Merlus ont vécu une véritable expérience humaine : “Nous avons passé une semaine très enrichissante. On a vécu des moments fantastiques, fait des rencontres incroyables, partagé des choses exceptionnelles” souligne l’entraineuse, consciente de la chance de vivre une telle expérience.
Au cœur d’Abidjan, les jeunes et leur staff ont été baignés dans le cadre local. Disputant les premières rencontres au sein d’une école de la capitale ivoirienne, les Merlus ont pu réaliser ce qu’était la réalité loin de chez eux : ”On a rencontré de jeunes ivoiriens de 8 à 15 ans. On a été frappé par la mentalité locale. Cette joie de vivre au quotidien et cette faculté à toujours profiter du moment présent. Cela interpelle aussi sur notre façon de vivre, d’appréhender les choses, de profiter de la vie”. Aux côtés des joueurs africains, les jeunes merlus ont partagé des moments forts. La visite du club de l’ASEC Mimosas s’est notamment présenté comme un élément clé de ce voyage : “Nos garçons ont découvert une semaine type d’un jeune joueur ivoirien. Ils ont été frappés par leur rythme de vie. De longues journées avec de nombreux entrainements, neuf par semaine pour certains clubs. L’hébergement, ce sont de simples matelas au sol. Cela fait réfléchir sur la chance que l’on a en France et au FC Lorient” analyse Anaïs Bounouar. « Sur le terrain, les jeunes ivoiriens, Camerounais, Béninois ou Sénégalais jouent leur avenir, au quotidien, à l’entrainement ou en match. Le contexte de vie, d’entrainement, de développement, n’est pas du tout le même. Les jeunes africains s’entrainent dans la rue et ont l’objectif de nourrir leur famille“.
Côté terrain, les Merlus ont remporté le premier match. Une victoire 3-0 face à la Kadji Sports Academy, école de foot camerounaise notamment formatrice de Samuel Eto’o et Benjamin Moukandjo, les jeunes Merlus se heurtent à l’ASEC Mimosas, club local qui a notamment formé Baky Koné : “On a bien commencé le tournoi. On avait en face une équipe émoussée, qui avait déjà joué la veille mais il faut souligner aussi de la qualité de jeu de notre formation. Face à l’ASEC, lors de la deuxième rencontre, on s’incline nettement”. Malgré ce revers, les Morbihannais accèdent aux demi-finales qui se jouent face à l’Académie du Bénin : « On domine tout le match, avec de nombreuses occasions. On perd aux tirs au but. On a manqué d’intensité et d’envie pour l’emporter » explique Anaïs Bounouar.
Au coeur d’une réalité bien différente en France et au sein du centre de formation des Merlus, l’école tango veut retirer, de cette expérience forte, de véritables bienfaits “On doit prendre du recul sur comment on se comporte avec nos garçons. On doit évidemment être bienveillant, c’est très important dans leur processus de développement. Mais on doit aussi mettre plus d’exigence, notamment sur l’engagement et le sérieux qu’ils peuvent mettre au quotidien” explique l’éducatrice du FCL.
Toujours en ayant en tête de capitaliser sur l’expérience vécue, le staff présent sur place avait décidé de conclure la semaine par un moment symbolique. Un drapeau du club avait été mis à disposition afin que chaque joueur inscrive un mot lui évoquant ce déplacement, et ce qu’il rapporterait de ce dernier en France : “Les termes qui sont ressortis en majorité sont l’humilité, l’engagement, l’envie, l’intensité… C’est inspirant. Plusieurs jeunes nous ont aussi dit qu’ils arrêteraient de se plaindre à leur retour en France. Qu’ils mesuraient la chance qu’ils avaient d’évoluer en France”. Un drapeau dorénavant accroché en salle de vie à l’internat du centre de formation des Merlus.
De retour à Lorient, les entraineurs et éducateurs du centre de formation veulent utiliser au mieux cette expérience unique : “Il y aura un échange individuel avec chaque joueur sur cette expérience. Et dans un second temps, ces joueurs partageront avec l’ensemble du groupe, et notamment ceux qui n’ont pas fait le déplacement. L’objectif est que ce déplacement serve à un maximum de joueurs. Et si l’un d’entre eux peut en retirer une véritable force dans son processus de développement, le pari sera gagné”.
Le reportage sur le “Ligue 1 Uber Eats Trophée des Académies” sera diffusé dans quelques mois par le groupe Canal+.