16 Oct 2024 | Actualités

Interview reconversion avec…Carl Medjani

Cette saison en collaboration avec notre parrain officiel Actual, 5ème acteur sur le marché du travail et de l’emploi en France, nous allons partir à la rencontre d’anciens joueurs du club qui ont effectué une reconversion hors du milieu du football. Pour ce troisième épisode, nous avons échangé avec Carl Medjani. Lancien défenseur central du FCL a une vie bien remplie et nous l’explique à travers cet entretien.

Bonjour Carl, comment allez-vous ?
Tout va très bien, je vous remercie. Je suis père de famille, de deux enfants (4 ans et demi et 6 ans et demi) et je vis dans l’Isère depuis la fin de ma carrière en 2019.

Quelle est votre fonction et quelles sont vos occupations ?
J’occupe différentes fonctions dans plusieurs domaines. Ma vie est relativement remplie tant sur le plan associatif que professionnelle. Je n’ai pas totalement coupé avec le sport et le football plus particulièrement. Je suis revenu dans mon tout premier club, l’Olympique Salais Rhodia, qui évolue en Régional 2. J’en suis un des vice-présidents et il m’arrive de temps en temps de rechausser les crampons. Je souhaitais bien accompagner ce club, lui fournir quelques bases et surtout lui rendre ce qu’il m’a donné quand j’étais tout jeune. Nous sommes une bande d’amis, c’est une aventure humaine.

Et côté professionnel ?
D’un point de vue professionnel, via une société, je m’occupe et propose des formations (en alternance, en présentiel ou en distanciel) dans le domaine du sport, le BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) notamment, permettant à des jeunes d’intégrer des structures sportives amateures voire professionnelles (éducateurs des U6 aux U20, formation pour commerciaux, community manager, équivalence du CAP au bac+4…).Nous fournissons des ressources à ces clubs.J’exerce également une activité dans le nucléaire. Je suis d’ailleurs venu sur Lorient pour travailler sur une frégate qui était chez Naval Group, le port militaire de Lorient. Enfin, je suis aussi franchisé dans le monde des boulangeries, chez Marie Blachère. C’est un groupe de plus de 820 boulangeries, troisième leader français du fast-food derrière Mc Donalds et Burger King en France. Elles sont localisées dans toute la France et à l’international. Aujourd’hui j’en possède deux mais je vais prochainement vendre les parts d’une d’entre elles pour en avoir plus qu’une à gérer quotidiennement.

Votre vie d’aujourd’hui est donc bien rythmée…
Mon emploi du temps est bien rempli, en effet. Je jongle entre la famille, mes professions, mon club et le sport, puisque je continue à m’entretenir. Aujourd’hui, je suis heureux et épanoui. C’est un privilège. J’avais commencé à m’intéresser au monde de l’entreprise durant ma carrière, en pensant à l’après-foot, mais je n’avais jamais eu à faire à lui auparavant. Je trouve cela très enrichissant.Il y a une belle vie après le foot, c’est une réalité. Je n’ai pas connu « la petite mort » du sportif car j’ai vite enchaîné par toutes ces occupations. Il y a beaucoup de similitudes entre le sport de haut niveau et le monde de l’entreprise. On connaît des hauts et des bas, il faut savoir gérer les hauts sans s’enflammer et les bas sans stress.


Comment en êtes-vous arrivé là ?
Des opportunités, tout simplement. Via un ami pour le domaine du nucléaire, par des membres de famille pour les boulangeries, qui avaient réussi dans ce milieu. Je découvre de nouveaux secteurs d’activités, avec ma femme notamment. On souhaite montrer l’exemple à nos enfants. On se lève le matin pour aller travailler, ce sont des valeurs qui nous sont chères et que nous souhaitons leur inculquer dès le plus jeune âge.

Avez-vous passé des diplômes ou autres formations ?
J’ai toujours appris sur le tas. Je me forme au quotidien. Je n’ai aucune formation ni aucune qualification. On peut dire que je suis un autodidacte.

Qu’est-ce qui vous plaît ou vous stimule le plus dans ces fonctions ?
La découverte et la diversité de toutes ces activités. Je travaille avec des publics très larges et différents : des directeurs, des jeunes qui souhaitent devenir éducateurs, des gars du chantier, des boulangers…Du coup, le management est complètement différent. Ma vie d’athlète m’a beaucoup aidé par rapport à tout ça.J’ai toujours été un leader dans un vestiaire et j’aimais créer une cohésion autour de moi, notamment quand j’étais capitaine. Je retrouve cela aujourd’hui. De temps en temps, il faut être souple, la fois d’après un peu moins, trouver un état d’esprit qui convient à tous, gérer les plus anciens des salariés qui n’ont pas les mêmes attentes que les jeunes, les codes ne sont pas les mêmes en fonction des milieux, bref, c’est très stimulant.

Quel bilan faites-vous de votre carrière, vous qui avez évolué en Angleterre, Grèce, Turquie, Espagne, Arabie Saoudite… ?
Je suis très satisfait de cette richesse et des cultures connues durant ma carrière. Tout ça va rester et je souhaite transmettre tout ce qui j’ai appris.Je n’avais aucun plan de carrière, j’ai saisi toutes ces opportunités. J’ai surfé sur ma vague en faisant des choix en mon âme et conscience.


Vous avez joué plus de 30 matches avec les Merlus. Quels souvenirs en gardez-vous ?
J’en garde que de très bons. Le FC Lorient est le club qui m’a permis de débuter dans le monde professionnel après mes années à Liverpool. Gérard Houiller se fait licencier et du coup je dois revoir mes plans. Charles Biétry et Christian Gourcuff m’ont appelé et m’ont fait confiance. Le coach avait déjà une certaine renommée et quand il m’a contacté, je ne pouvais pas refuser. Pour un premier coach en professionnel, je ne pouvais pas rêver mieux. Nous avons vécu une belle première saison en Ligue 2 eu terme de laquelle nous nous sommes maintenus.

Vous avez joué en Ligue 1, en 2006-2007. Comment avez-vous vécu cette période ?
Lors de cette saison, je n’ai pas réussi à m’imposer. Il y avait Sylvain Marchal et Michaël Ciani à mon poste. On se partageait les miettes avec Benjamin Genton en termes de temps de jeu. Je n’avais jamais connu le statut de remplaçant et ai mal vécu cette période. Du coup, je me suis engagé à l’AC Ajaccio après cette aventure lorientaise. Mais je le redis, je conserve de très bons souvenirs au FCL et tiens à souligner que j’ai une grande estime et reconnaissance pour Christian Gourcuff, qui m’a également fait confiance avec la sélection algérienne. Ces années lorientaises m’ont permis d’apprendre pour la suite de ma carrière, c’est une évidence. Ce club était familial et j’aurais plaisir à y revenir.

Conservez-vous également de bons souvenirs de la vie lorientaise ?
Oui, bien sûr. Il y avait une très belle qualité de vie sur Lorient déjà à l’époque. Je vivais à Lomener, ce petit village en bord de mer était très agréable à vivre. J’y étais très bien. Sinon, j’avais une très bonne bande d’amis. En dehors du foot en plus. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec certains.

Suivez-vous toujours les matches des Merlus ?
Je suis et suivrai toujours le FC Lorient, comme mes autres anciens clubs. Je les respecte tous. J’ai d’ailleurs gardé des contacts avec Christian Gourcuff, Sylvain Ripoll et Patrick L’Hostis. Je connais aussi très bien Olivier Pantaloni que j’ai eu à Ajaccio. J’ai beaucoup de souvenirs avec lui et d’affection pour ce coach. Je suis très heureux de le voir à la tête de cette équipe et j’espère qu’il va vivre de belles choses chez les Merlus. Il va retrouver des similitudes entre la Corse et la Bretagne, les valeurs y sont fortes.

Crédit photos : Ouest France / Thierry Creux

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