Jérémie Aliadière : "Jamais atteint ce niveau !"

Quel bilan tires-tu de cette première partie de saison ? C’est un bilan positif, nous ne pouvons pas le nier. Avoir 31 points à la trêve hivernale, c’est très gratifiant pour nous. Tout le monde espérait que l’on fasse un bon démarrage mais peut être pas autant que ce la quand même. En tout cas, je suis très satisfait de cette première moitié de championnat. C’est une évidence. A quoi est due cette bonne poule aller ? Je pense que l’on a bien démarré la saison grâce à une bonne préparation. Nous avions repris une dizaine de jours avant toutes les autres équipes. On a eu plus de temps pour se préparer et mieux travailler. On a pris cette saison par le bon bout. Le coup dur de ce début de saison provient de la défaite face à Valenciennes (6-1). Elle nous a mis une claque. Par la suite nous avons eu du mal à réagir directement. On a pris beaucoup de buts. C’était un peu compliqué mais nous ne nous sommes pas affolés. On a continué à travailler et essayer de trouver des solutions. La roue a tourné et nous avons réussi à enchaîner de très bonnes performances sans prendre de buts. On a trouvé une bonne cohérence dans le jeu avec un bon bloc regroupé. Je pense que dans toute équipe il y a des moments plus difficiles, que ce soit individuels ou collectifs. Le plus dur est de sortir de ces moments là. C’est peut-être ce qui nous a manqué l’an passé. Quand on commençait à perdre des matches, on arrivait plus à en sortir et à retrouver le chemin de la victoire. Cette année, on a réussi même si pendant quatre/cinq matches ça a été très dur. A l’arrivée, cette période là nous l’avons oublié. Est-ce une force du FC Lorient de ne pas avoir de pression particulière ? C’est vrai que ça aide. Si cette série s’était passée dans un autre club, peut-être que cette situation aurait été amplifiée avec beaucoup plus de pression. L’encadrement et l’environnement ici font qu’il n’y en a quasiment jamais. Je tiens à le dire que même en enchaînant ces contre performances, nous n’étions pas relégables. Nous étions en milieu de tableau. Il n’y avait pas non plus raison de s’affoler. Ce n’était pas du tout le même contexte que l’année dernière. Les gens s’affolent beaucoup trop tôt. Je préfère prendre une fois six buts que six fois un but. Ils s’inquiètent beaucoup trop tôt suite à une ou deux mauvaises prestations. Ils oublient qu’une saison est très longue. Ce qui compte c’est les points. Malgré ces défaites et le nombre de buts pris, nous avons quand même un nombre de points plus que respectable. Nous sommes devant Lille, Saint-Etienne, Bordeaux alors qu’il y a quelques semaines, ils avaient plusieurs points d’avance sur nous. Il faut relativiser de temps en temps et redresser la barre. Au lieu de s’affoler, il faut trouver des solutions pour repartir de l’avant. C’est ce que nous avons fait. La preuve, nous ne prenons beaucoup moins de buts. On a rectifié le tir. Pourvu que ça dure. Penses-tu que la période délicate de cette première partie de saison est due au contrecoup de la préparation ? C’est très difficile à dire. Je ne pense pas que ce soit ça. Physiquement, nous n’étions pas dépassés. C’était plus un problème d’organisation. Défensivement, il y avait des boulevards. A chaque contre-attaque, c’était presque du un contre un derrière. Forcément, nous étions mal organisés. On ne faisait pas ce que le coach nous demandait. Quoi qu’il arrive, on a repris une dizaine de jours avant les autres. Cela voudrait dire que les autres équipes subiraient leur contre coup maintenant. Est-ce que c’est vraiment ça ? Je n’en suis pas persuadé. Que s’est-il passé pour repartir sur de très bonnes bases ? Depuis la défaite face à Valenciennes, le coach nous a souvent répété les mêmes choses : mieux gérer l’organisation, essayer de faire les efforts ensemble, se remobiliser, se regrouper à chaque fois que nous perdons le ballon. Il y a eu beaucoup de vidéos et de discussions. A l’entraînement, quand nous avons fait des oppositions, on s’est rendu compte qu’en défendant plus bas et en étant regroupé, nous laissions moins d’espaces à l’adversaire. On a commencé à faire cela à partir du match contre Lille. Ça nous a réussi. On a gagné sans prendre de buts. Je pense que ce match est le déclic. Défendre plus bas nous réussissait bien. On pouvait défendre. En défendant plus bas, tu as plus de situations offensives parce que tu as plus d’espaces pour attaquer. Forcément, c’est bien dans les deux sens. Tu défends puis tu arrives à exploiter des contres, à te créer des occasions et à les marquer. C’est bien au niveau des deux situations. Par rapport à la bonne période du début de saison et à l’actuelle, on sent une différence notable : une sérénité retrouvée… Je pense que c’est ce bloc défensif que nous avons réussi à mettre en place qui fait la différence actuellement. Lors des matches du début saison, effectivement nous étions bons, mais nous sentions que nous pouvions prendre des buts. Maintenant, nous sommes sereins c’est vrai parce que tout le monde défend ensemble. Ces quatre matches où nous avons pris plein de buts nous ont tous marqué.Maintenant, on pense à défendre avant d’attaquer et de partir la fleur au fusil. Quand tu as cet esprit, tu penses à bien récupérer le ballon et à ne surtout pas le perdre. On défend bien, on se crée de bonnes occasions et on a de la réussite. Quand tu commences à gagner des matches un ou deux zéros, c’est forcément plus simple de défendre. C’est toujours beaucoup plus facile de défendre à Saint-Etienne en menant deux zéros à la pause ou au Vélodrome face à l’OM. Tu sais que tu es train de faire quelque chose de grand. Dans l’esprit, tu te défonces beaucoup plus. Il y a la victoire aussi face à Sochaux. Preuve que vous enchaînez bien entre les grosses écuries et les équipes de notre niveau. C’est plutôt bon signe… C’est clair. C’était un match où nous n’avons pas concédé d’occasions, on était bien organisé et on a su marquer quand il le fallait. C’était un match plutôt tranquille. On l’a bien maîtrisé. C’est bien de pouvoir gagner ce type de match puisque nous avons un peu plus de facilités face aux soit disant grosses équipes et plus de difficultés face aux plus petites. Même à domicile. On arrive pas à se créer des occasions et on n’arrive pas à jouer. On commence à le faire même si la réception de Reims ne va pas dans ce sens là. D’un point de vue plus personnel, es-tu en avance par rapport aux objectifs que tu t’étais fixé ? Au début de saison je m’étais dit d’atteindre les dix buts et les dix passes décisives (7 buts et 6 passes décisives actuellement : meilleur buteur et meilleur passeur du FC Lorient). Mais vu comment l’équipe tourne actuellement, je me sens capable de marquer à chaque match et donc de dépasser ces objectifs. Dans ces moments là, tu as envie de marquer tout le temps, de faire des passes, d’être décisif. Tout se passe bien mais j’ai envie de faire le maximum. Il y aura forcément des périodes où ça ira un peu moins bien. T’attendais-tu un jour, à revenir à ce niveau ? Non, car je pense que ce niveau je ne l’ai jamais atteint ! Sur la durée, j’ai toujours fait un ou deux bons matches et ensuite j’étais blessé. Pouvoir enchaîner des matches, rester à un bon niveau, marquer des buts et aider le club, ça ne m’est jamais arrivé. C’est une bonne surprise. C’est grâce à une bonne préparation et le fait de ne pas avoir de pépins physiques. Je peux dorénavant montrer de quoi je suis capable et montrer le potentiel que j’ai. J’espère que ça va continuer dans ce sens et que je vais pouvoir continuer à enchainer après la trêve. Le groupe, cette année, est assez complet. Cela peut vous permettre de souffler aussi et d’être en forme quasiment tout le temps… Il y a plus de solutions, c’est vrai. Quand on voit Benjamin Corgnet qui a débuté dans l’axe puis sur l’aile et devant, ça aide forcément. Quand tu as un ou deux blessés, ceux qui vont les remplacer vont répondre présents. Tout le monde tire dans le même sens. Et je pense que ça se voit sur le terrain. Que peux-tu espérer pour la seconde partie de saison ? Pour le club, j’espère beaucoup de bonnes choses. Tu ne rêves pas mais tu es capable de finir dans le top 10. Il faut continuer cette série. Personne n’a envie qu’elle se finisse et terminer le plus haut possible. Et pour moi, si j’arrive à faire une deuxième partie de saison identique à la première ce serait fantastique. J’aurais joué tous les matches de la saison en ayant marqué une quinzaine de buts. Ce serait une super saison ! Le coach a dit que le FC Lorient ne pouvait plus se cacher. Est-ce que ce discours vous motive ? Ce n’est pas le discours mais plus les performances et le classement. Si on peut décrocher une place pour l’Europe, on ne va pas s’en priver. C’est toujours une ambition personnelle de vouloir finir le plus haut possible. Dans le foot ça va tellement vite et il ne faut pas s’enflammer. Le claque à Valenciennes nous a permis de descendre un peu de notre nuage. On s’est peut être vu trop beau. Cette phase compliquée nous a fait comprendre que rien n’était acquis si tu ne te défonçais pas tout le temps. Il faut se donner à 100% à chaque sortie. Retrouvez les tarifs des abonnements mi-saison pour le FC Lorient en cliquant ici Abonnez-vous au FC Lorient en cliquant ici Achetez le maillot de Jérémie Aliadière en cliquant ici