5 Mar 2025 | Actualités

Julie Gopal, une Mauricienne chez les Merlus

Il faut avoir du cran et du courage pour quitter, du jour au lendemain, sa famille et partir à 10 000 kilomètres de chez soi. D’autant plus lorsque l’on a 17 ans et que l’on court après le rêve de devenir footballeuse. C’est l’histoire qu’a choisi d’écrire Julie Gopal, native de l’Ile Maurice, et jeune joueuse du FC Lorient : « Si je vous disais que tout cela est facile, ce serait vous mentir » nous avoue-t-elle. « J’arrive à faire la part des choses et relativiser mais, de temps en temps, c’est compliqué. Heureusement, mes coéquipières et le staff m’aident beaucoup, sont à l’écoute et m’accompagnent depuis mon arrivée ici ».

Débarquée dans la ville aux six ports l’été dernier, Julie, qui est scolarisée en terminale au lycée Dupuy de Lôme, tout proche du stade du Moustoir, a décidé de se lancer dans son aventure sur le continent en 2023. « J’ai passé des essais au Stade Brestois 29 et à l’EA Guingamp. Finalement, j’ai rejoint Brest l’an dernier et j’y ai évolué une saison avant de signer au FC Lorient » explique-t-elle.

Julie Gopal, à droite sur la photo

Fan de United et de…Roy Keane

Comment cette petite footballeuse née à Port-Louis, la capitale de l’Ile Maurice, s’est-elle alors retrouvée dans les radars de plusieurs clubs de l’hexagone ? « En 2023, j’ai participé à une compétition internationale en Arabie Saoudite avec la sélection nationale mauricienne. On gagne 2-1 et j’inscris le but vainqueur. C’était la toute première victoire officielle de l’Ile Maurice en match officiel » admet Julie. Grâce à ce tremplin, elle décroche des essais en Bretagne. Pour finalement s’engager « au bout du monde » dans le Finistère.

Cette grande fan de Manchester United et de Roy Keane, le milieu de terrain irlandais qu’elle affectionne tout particulièrement pour « son style de jeu, sa mentalité, un joueur connu pour son engagement, son agressivité, sa détermination, tout ce que j’ai envie d’atteindre sur le terrain de mon côté », Julie Gopal a vite franchi les étapes. « Quand je jouais à la Liverpool Academy à Maurice, dès l’âge de 12-13 ans, je m’entraînais avec les filles seniors de la sélection nationale mais je ne pouvais pas jouer en compétition car j’étais trop jeune. J’ai même été capitaine des U17 et des U20 à seulement 13 ans » avoue-t-elle avec un léger sourire.


Julie, qui évolue au poste du numéro 8 au FCL dans un 4-4-2 en losange, doit sa passion du football à son père et son grand-père : « On regardait tous les trois les matches de Premier League le dimanche soir, j’adorais cette ambiance familiale. Ces matches nous réunissaient avec mes oncles aussi ». Ellea longtemps évolué avec les garçons dans différents clubs mauriciens avant de s’engager à la Liverpool Academy, une entité lancée par le mythique club anglais.

Aujourd’hui internationale (6 sélections), Julie est ravie de représenter son pays : « C’est une grande fierté pour moi et ma famille de jouer pour l’Ile Maurice. J’ai plusieurs objectifs à relever encore, que ce soit individuellement ou collectivement. Le football féminin n’est pas encore très bien développé chez nous mais petit à petit, on va arriver ». Ambassadrice de sa nation, Julie avait une nouvelle fois fait parler d’elle lors de la COSAFA en Afrique du Sud, en septembre dernier, car elle avait inscrit le premier but officiel de l’histoire des Mauriciennes dans cette compétition africaine.

Julie mène le cri de joie dans le vestiaire des lorientaises

Les Merlus comptent donc dans leur rang une joueuse au talent certain et une référence dans son pays. Julie espère vivre une fin de saison haletante avec ses coéquipières lorientaises : « Je me suis vite adaptée au collectif lorientais. J’espère que nous atteindrons notre objectif qui est de monter en D3 à l’issue de la saison. On se donne les moyens d’y arriver en tout cas. Il y a une bonne dynamique dans ce groupe et notre bon parcours en Coupe de France n’a fait qu’accentuer notre solidarité. Nous sommes sur la bonne voie ». Pour mener à bien cet objectif, Julie essaye aussi de couper un peu du foot et de découvrir la région. « J’ai eu le temps de visiter la ville, le port avec mes amis, j’apprécie le coin. J’ai pu aller me baigner l’été dernier aussi. J’avoue que l’eau est plus froide ici que chez moi mais bien plus chaude qu’à Brest… » On peut donc dire que Julie s’est bien acclimatée à la vie lorientaise.

Partager sur : Facebook | X