La situation sportive du club vous inquiète-t-elle ?
Quand les résultats d’une entreprise sont décevants, un chef d’entreprise se doit d’être lucide et mesure. La situation actuelle du club ne me satisfait évidemment pas, car elle n’est pas confortable pour le club, mais nous devons l’affronter avec sérénité et détermination. Nous sommes 14eme du Championnat: il n’y a pas lieu de tomber dans la sinistrose alors qu’il reste 13 journées. J’ai confiance dans mes joueurs et dans le travail de Christian Gourcuff et son staff. Nous devons travailler sereinement et nous concentrer sur ce dont nous avons le plus besoin, a savoir gagner des matches.
A quoi attribuez-vous la mauvaise passe traversée par l’équipe ?
C’est la conjugaison de plusieurs facteurs. Je citerai d’abord l’accumulation malheureuse de blessures de longue duree dans le secteur offensif (Aliadière, Sunu, Quercia, Diarra), qui nous a fortement pénalisés. Par ailleurs, alors que nous avions gagne beaucoup de points dans les dernières minutes lors des 1eres journées, l’equipe rencontre depuis 3 mois de grosses difficultés a ne pas concéder de buts en fin de match, souvent a cause d’erreurs individuelles: notre bilan serait très différent si les derniers matches s’étaient termines a la 80eme minute: nous aurions 7 points de plus en L1 et serions en finale de Coupe de la Ligue.
Que faire pour inverser la tendance ?
Gagner des matches. Le travail que fait Christian Gourcuff et le staff technique au quotidien avec le groupe va nous permettre d’enchainer les résultats. Pour ma part, j’ai eu un message de vérité avec les joueurs: j’ai demande plus d’agressivité, dans le bon sens du terme, et une concentration maximale jusqu’au bout du temps additionnel. Le Championnat est très serre et seules les équipes de battants s’en sortiront. Il reste 13 matches de Championnat durant lesquels nous devons être capables de gagner au moins 5 matches, le plus rapidement possible.
Quelle est la part de responsabilité des joueurs ? Avez-vous le sentiment qu’ils aient conscience du « danger » ?
Oui, il y a eu une forte prise de conscience et ils sont tout a fait conscients des enjeux. C’est eux qui maitrisent leur avenir: ils sont tous sous contrat a moyen terme avec FCL et donc pleinement concentres pour réussir la fin de saison et jouer a nouveau avec l’élite l’an prochain. L’état d’esprit qu’ils ont affiche a Valenciennes m’a rassure sur ce point.
Estimez-vous avoir une part de responsabilité dans la mauvaise passe traversée par l’équipe ?
J’assume la politique d’investissement menée au FCL depuis 3 saisons. Notre action est une action a moyen/long-terme, qui portera ses fruits. Nous avons beaucoup investi dans les transferts, notamment en recrutant de jeunes internationaux prometteurs(total investi proche de 20m Euros depuis Janvier 2010) et maintenant nous avançons sur nos infrastructures (cout total de 12m Euros pour l’Espace FCL). Il n’y a pas a ma connaissance de club de L1 comparable au FCL qui ait autant investi sur la même période. Nous prenons des risques par ces investissements, mais je veux poser les fondations d’un club qui a l’ambition de figurer dans le top 10 de la Ligue 1 le plus souvent possible. Je suis persuade que nos supporteurs sont conscients de nos importants efforts, et qu’ils redoubleront d’encouragements pendant les périodes ou nous avons plus de mal, comme en ce moment. Leur soutien sera déterminant.
Le recrutement peut-il être mis en cause ?
Je demande de la constance dans les appréciations. J’entends aujourd’hui des commentaires désobligeants sur notre effectif, de la part de ceux la même qui encensaient le FCL il y a 4 mois sur notre capacité a recruter intelligemment et efficacement. La critique est toujours constructive – et il est vrai que nous apprenons de nouveaux enseignements a chaque mercato, mais soyons précis! Nos recrues offensives de l’été dernier ont déjà marque 22 buts depuis le début de la saison (Emeghara 6 buts, Aliadière 4 buts, Monnet-Paquet 3 buts, Campbell 3 buts, Coutadeur 3 buts, Sunu 2 buts et Quercia 1 but). Bien sur que j’aimerais qu’ils aient tous déjà marque 15 buts chacun, mais quand nous recrutons un joueur pour 4 ans, nous attendons de lui qu’il progresse, sur la durée. Est-ce que Gameiro ou Gignac ont marque 10 buts la première année ?
C’est la première fois depuis votre arrivée comme président que les résultats sportifs sont décevants, comment le vivez-vous ?
Oui la période est délicate, mais elle n’en demeure pas moins intéressante. Je suis un compétiteur et j’aime le maillot du FCL que je veux amener le plus haut possible. Je ne peux donc pas être heureux de la période actuelle : je suis déçu pour nos supporters, qui ont comme moi beaucoup d’attentes pour le FCL. Nous sommes en droit d’être très exigeant avec le professionnalisme de tout le monde au club. Je suis convaincu que certains joueurs vont révéler de nouvelles qualités dans l’adversité. Je crois en les vertus du travail et de la solidarité d’un groupe. Vous verrez que le FCL va retrouver le chemin des filets et des succès.
Depuis votre arrivée, vous avez toujours eu un discours volontairement ambitieux. Ce discours n’était-il pas trop ambitieux ?
Je suis constant dans mes propos. Rome ne s’est pas faite en un jour et il me semble avoir répété a plusieurs reprises que le chemin du progrès dans le domaine sportif n’est jamais linéaire. Nous sommes dans le dur, mais nous avons déjà affronte d’autres moments difficiles. La situation quand j’ai repris le club n’était pas idyllique et les salaries du FCL peuvent être fiers de ce que nous avons réalise depuis. Il reste beaucoup a faire: mon ambition pour le FCL est réelle, mais elle est raisonnable et dans la durée.
Le club pourrait-il se remettre d’une éventuelle descente en Ligue 2 ?
Une descente en L2 n’est évidemment pas notre scenario central. Mais gouverner c’est prevoir: j’ai dit que je voulais appliquer au club un modèle économique garantissant sa pérennité. Mon engagement a Lorient irait donc au delà d’une déconvenue sportive de ce type. Mais il n’est évidemment pas question de descendre : le groupe a le destin du FCL dans ses mains.
Le derby, dimanche face à Rennes, peut-il marquer un nouveau départ ?
Je l’espère. Ce derby a évidemment une saveur particulière pour l’histoire du club. Du fait de la situation actuelle, et aussi parce que ils n’ont pas oublie qu’ils étaient passes a cote du match aller, les joueurs auront a cœur de montrer ce dont ils sont capables dans un Moustoir, que j’espère plein a craquer. Par l’ambiance dans le stade dimanche, nos supporters doivent contribuer a refaire du Moustoir cette forteresse imprenable, ou le FCL ne s’est incline que deux fois en L1 depuis Mai 2011.
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