La dernière visite de Nantes dans le Morbihan datait de deux ans. Gignac avait alors déplumé, à lui seul, les Canaris (3 buts). Cette fois, c’est tout le collectif tango qui a terrassé l’équipe nantaise. « Il fallait proposer, courir et oser », explique Abriel. C’est peu de dire que la recette était la bonne.
L’opposition de style entre des Nantais aux atouts physiques impressionnants et des « petits » Merlus qui leur rendaient 7 cm et 6 kg, lors du contrôle technique, promettait une lutte inégale si la partie devait tourner au combat. Mais comme on pouvait s’en douter, Lorient a refusé l’affrontement physique en jouant sur les habituelles spécialités maison : jeu fluide, passes courtes, mobilité, disponibilité et un pressing qui a considérablement gêné les Canaris.
Enfin le « vrai » Lorient !
Le tout offrait une première mi-temps de bonne facture de la part des oranges qui ne donnaient pas l’impression d’avoir le moral dans les chaussettes, ni la peur au ventre. Les Nantais, privés de ballons et maladroits dans leurs passes, s’en remettaient à Alonzo pour sauver la maison jaune. Ce fut le cas à la 9’, sur une tête de Ciani, et surtout, à la 21’, quand le portier était secondé par son poteau pour repousser une tentative d’Abriel. Un Fabrice Abriel séduisant ainsi positionné en 9 et demi. Et la lumière allait finir par arriver. A la 31’, le Moustoir hurlait de bonheur en contemplant un but limpide. Suite à un débordement de Jouffre sur le flanc droit, Morel offrait un caviar à Abriel, seul face à Alonzo. 1-0 pour Lorient !
Des Nantais imprécis
La seconde période allait être du même acabit. En défendant debout, nos Merlus évitaient l’impact physique d’une équipe nantaise par ailleurs imprécise et fruste. Même entame et… même punition ! Car un deuxième pion allait concrétiser une meilleure possession de balle et un jeu plus inspiré : Un tir de Gameiro repoussé par Alonzo, Gravgaard qui se déchire en dévissant, Abriel en fait de même et… le ballon roule jusqu’à Morel qui fait parler la poudre d’un tir sauvage du gauche. 2-0 pour Lorient. C’était une belle récompense pour un Morel particulièrement pimpant depuis son repositionnement en milieu de terrain. Mais au-delà de cette satisfaction personnelle, ce but sonnait comme un coup de bambou sur la tête de Canaris au jaune bien délavé. En effet, le sursaut proposé par les hommes d’Elie Baup allait être bien timide, de courte durée et… parfaitement improductif.
Abriel et Morel régalent
Nos Tangos, eux, surfaient comme dans un rêve ! Témoin, ce but succulent marqué après une incroyable chevauchée d’Abriel. En fin de course, il crochetait un Nantais, reprenait sa course folle et parvenait à centrer pour Gameiro qui devançait son garde du corps pour marquer dans le but vide. 3-0 pour nos Merlus ! Avec un tel but, on est certain que les clameurs sont parvenues jusqu’à Larmor-plage ou Caudan ! Du délire !
La rentrée tellement rafraîchissante de Marama Vahirua, après sa longue blessure, aurait pu être sanctionnée par un but (83’), mais c’était quand même trop demander. Car l’addition nous convenait parfaitement. Première victoire au Moustoir, un jeu retrouvé, une efficacité enfin au rendez-vous, 3 points qui font du bien… Bref, voilà une soirée qui lance enfin la saison lorientaise.
Car ce Lorient-là, tonique, solidaire, alerte et… vainqueur, est celui qui nous a fait vibrer depuis deux ans. C’est celui que l’on espère désormais revoir chaque week-end.
