« Gare aux gadins » titrait la presse en ce samedi matin. Il était, en effet, à craindre que « l’effet coupe » emporte quelques écuries de Ligue 1 qui auraient fait l’erreur de prendre ce tour de coupe à la légère. La pelouse gelée et l’ambiance « match de l’année » rajoutaient à cette sensation de « match piège » que mentionnait captain Marchal au coup d’envoi. Mais si Lorient a eu chaud, il n’est pas tombé dans le piège. Ouf !
La première mi-temps donnait le ton avec des Normands un peu dépassés techniquement mais qui comblaient avec une belle envie et une agressivité un peu limite dans les duels. Deux ou trois très vilaines fautes faisaient, en effet, passer le frisson (et la colère) sur le banc lorientais.
Des duels musclés
Le 0-0 à la pause sanctionnait une partie agréable mais de qualité insuffisante dans les derniers gestes. Le tir de Vahirua (10’) et la tête de Gameiro (20’) étaient en effet détournés alors que l’énorme occasion alençonnaise (27’) était conclue par un shoot de Julien Daniel qui frôlait le poteau de Cappone. Mais on pouvait quand même dire que c’est Alençon qui menait au petit jeu des situations chaudes.
Sur un terrain rendu difficile, voire dangereux, en raison du gel, l’opposition des Verts était plus que valeureuse. Lorient allait devoir montrer plus de choses s’il voulait sortir ce petit poucet aux dents longues. Le FCL « faisait son match » mais le jeu proposé était un peu stéréotypé et trop posé pour mettre les locaux en danger. Il manquait un chouïa de spontanéité dans la dernière passe tandis qu’Abriel, bonnet vissé sur la tête mentionnait « qu’il fallait jouer plus direct et éviter les passes en retrait ou latérales » Effectivement, le FCL ne jouait pas assez en jeu direct vers l’avant. La seconde mi-temps allait être d’un tout autre acabit.
La patate de Namouchi
Julien Daniel, « la flèche verte », encore lui, rapide et remuant, mais heureusement maladroit mettait souvent le feu… mais péchait dans le dernier geste. Jusqu’à cette 58’ où ce qui devait arriver… arriva ! Ce bougre, encore lancé à toutes jambes, battait Cappone. 1-0 pour Alençon. Un soupçon de honte nous parcourait. On imaginait alors la Une des journaux : « Lorient, cancre des 32èmes !». Mais c’était sans compter sur Monsieur Gameiro. L’homme providentiel de ce début de saison récupérait un ballon contré, suite à un centre d’Abriel, pour fracasser les ficelles. 1-1 à la 67éme.
Cinq minutes plus tard, la suite était aussi efficace, mais plus belle : Hamed Namouchi, d’une demi-volée, envoyait un missile sous la barre. 2-1 pour nos Merlus !
Mais il était écrit que ce match « sentait la coupe ! ». Comprenait que le stade allait chavirer de bonheur sur une magnifique reprise de volée croisée de Marc Paris. 2-2. Il fallait donc en venir aux prolongations.
Un match sur une patinoire
Complètement esseulé au point de penalty, Daniel envoyait une volée dans les nuages. Un avertissement sans frais qui indiquait que ce match sentait la poudre en même temps qu’il ne ressemblait plus tellement à une vraie confrontation en raison des conditions qui se dégradaient avec ce froid dantesque. La fatigue aidant, la rencontre se débridait mais n’allait plus accoucher de buts. Il était l’heure de la fameuse série de tirs aux but !
Malgré des ratés d’Abriel, Mansouri et Gameiro, notre gardien Lionel Cappone, comme l’an passé face à Rennes, porte bonheur et qualifie Lorient, aidé par les shoots victorieux de Le Lan, Namouchi et Morel et les maladresses alençonnaises.
Lorient avait gentiment décidé d’abandonner la recette financière aux Alençonnais, mais pour ce qui est de la victoire, il était de bon aloi de ne pas faire de sentiments. Mission accomplie !