A l’occasion de la rencontre Stade de Reims – FC Lorient de ce week-end, nous avons souhaité prendre des nouvelles d’un ancien joueur des deux clubs. A savoir Ludovic Pallier. Le Nantais nous parle de son activité professionnelle et de son passage chez les Merlus, de 1998 à 2001.
Ludovic, que faites-vous aujourd’hui ?
J’ai terminé ma carrière de joueur au Poiré-sur-Vie en 2013. J’avais un petit peu anticipé les choses puisque j’avais pris les devants auprès de ma banque. J’étais assez sensible à la finance et à l’économie. Je leur avais demandé s’ils proposaient des reconversions professionnelles. Je suis rentré au Crédit Agricole comme cela en tant que conseiller pour les particuliers. Aujourd’hui, je me suis spécialisé dans le financement habitat. Je ne fais que ça. Je vais à la rencontre des clients ou sur rendez-vous à l’agence ou en visio. On discute de leurs projets et donc du financement pour qu’ils puissent y aboutir. J’ai passé mon expertise dans le financement il y a quatre ans.
Aviez-vous entamé des études en parallèle de votre parcours de sportif de haut niveau ?
Non, du tout. En fait, quand j’ai signé à Lorient à 1998, je venais de Carquefou où le club montait de CFA 2 à CFA. Cette année-là, j’étais à la fac de sport de Nantes. Tout en étant licencié au FC Lorient du coup. J’ai fait toute la phase de préparation avec les professionnels pour évoluer avec l’équipe réserve à l’époque. Et durant la saison, je revenais une fois dans la semaine pour un entraînement et le week-end pour les matches. Pendant les vacances scolaires, je revenais sur Lorient et je prenais un logement. J’allais généralement à l’hôtel.
L’attirance pour le monde bancaire est apparue à quel moment ?
C’était vraiment sur la fin. J’avais pris contact avec l’UNFP à l’époque pour évoquer ma reconversion et voir vers quels domaines je pouvais m’orienter. Ça m’est venu comme ça car je lisais beaucoup d’articles sur l’économie pendant les déplacements. Je voulais aussi connaître un métier dans le relationnel et de pouvoir accompagner des projets de vie de particuliers.
Rester dans le milieu du foot a été une option ?
Oui, je me suis posé la question, à savoir de faire un peu comme la plupart de mes anciens coéquipiers : passer les diplômes d’entraîneur. Ça ne m’a pas emballé dès le départ. A travers ma carrière et mes passages dans différents clubs, j’ai pu accompagner certains jeunes et j’ai bien vu que ce n’était pas truc. J’avais un degré d’exigence qui était bien plus élevé que les groupes que je pouvais entraîner. Ensuite, j’ai surtout pensé à ma femme qui a fait énormément d’efforts tout au long de ma carrière pour me suivre. On s’est connu au lycée et elle m’a suivi partout. Elle a été une force pour moi, d’être toujours à mes côtés. Le fait de retourner dans un système où les coaches sont amenés à beaucoup bouger, à déménager, ne me convenait pas. Je cherchais plus une stabilité auprès de nos familles. A chaque fois que l’on déménageait, elle trouvait un emploi puis elle démissionnait… Donc j’ai voulu la remercier en ne prenant pas cette voie. Il y a eu aussi la naissance de notre premier enfant qui a accéléré les choses. J’ai préféré mettre le foot de côté mais je reste toujours très passionné par ce sport. Je suis Nantais d’origine, donc je vais régulièrement à la Beaujoire. Je regarde mes anciens clubs aussi, Lorient notamment.
Suivez-vous l’évolution du FC Lorient ?
Quand je suis parti de Lorient, le club venait de lancer son centre de formation près de la clinique du Ter et nous, on s’entraînait au pied du stade du Moustoir. Mais depuis mon départ en 2001, je ne me suis pas plus informé que ça sur le club. Nous ne sommes jamais revenus sur Lorient avec mon épouse. J’aimerais revenir y passer un week-end avec elle et assister à un match, cela me rappellerait quelques souvenirs. On n’a pas encore eu l’occasion de le faire mais ça va venir. Aujourd’hui, je ne suis que les résultats et aussi les mercatos, voir quels sont les différents mouvements mais je n’ai pas été attentif à l’évolution du FC Lorient ces dernières années.
Que retenez-vous de vos saisons chez les Merlus ?
La première année, je découvrais le monde professionnel. Je pensais, en arrivant ici, que j’avais un certain niveau. J’étais un peu le joueur phare de Carquefou qui était demandé un peu partout. Je suis arrivé avec beaucoup d’assurance. En faisant les premiers entraînements aux côtés de joueurs ayant déjà un certain vécu, je me suis rendu compte que j’avais encore beaucoup de travail à faire, notamment techniquement. C’est toujours très intéressant de progresser dans un tel environnement où tout est à notre disposition. Quand tu es entouré de tels joueurs, tu ne peux que progresser. J’ai beaucoup regardé, appris et avancé la première année. La deuxième, j’ai commencé à faire quelques apparitions avec les professionnels en Ligue 2. J’avais commencé par les matches amicaux estivaux et ensuite quelques matches en championnat. La dernière saison, je fais une vingtaine de matches, l’année où on remonte en Ligue 1.
Et ensuite vous rejoignez donc le Stade de Reims…
Oui, j’y joue une saison pleine. Je dois manquer quatre ou cinq matches pour blessures. Sinon, je participe pleinement à la montée de Reims en Ligue 2. Mais avant de signer là-bas, je me sentais très bien à Lorient à ce moment-là. J’ai été très déçu de partir du club. Christian Gourcuff partait à Rennes et le président démissionnait aussi. On est resté sans direction jusqu’à la mi-juin 2001. Il me fallait une réponse pour savoir si le club voulait toujours de moi mais personne n’est revenu vers moi. Signer professionnel était un rêve d’enfant devenu réalité et j’avais le souhait de progresser au maximum. J’ai réussi à le faire quand même.