La publication dont vous commencez la lecture est destinée uniquement à un public averti. Elle révèle en effet la présence d’un humain sous le costume de Merlux et doit par conséquent ne jamais être révélée aux enfants, adolescents voire aux jeunes adultes ayant gardé une âme d’enfant.
Car, comme le Père Noël existe et vient chaque hiver pour sa tournée des cadeaux, Merlux est un poisson, vit en profondeur au large du littoral lorientais et sort uniquement de la surface pour les matches du FC Lorient.
Auparavant, c’était son père, le fameux Penao qui accomplissait cette mission. Il a pris depuis une retraite bien méritée. Certains disent l’avoir vu récemment, dorer ses belles écailles tangos au soleil, sur la plage des sables blancs de l’île de Groix. Sans que l’on sache vraiment si c’est la réalité.
Depuis la saison dernière, le désormais emblématique Merlux a été rejoint par sa version miniature, tout aussi énergique et vaillante, Mini-Merlux. Si son lieu de provenance se localise également proche de la rade de Lorient (d’après les plus fins experts, ce serait dans les zones de récifs de la citadelle de Port-Louis), sa conception, elle, est sortie tout droit de l’imagination d’une jeune fille de dix ans, Coraline, qui par une lettre touchante et finement rédigée, a proposé au club de faire naître un duo pour animer les travées du stade. C’est avec brio que Coraline opère maintenant sous le costume de l’unique mascotte version miniature des pelouses européennes.
Les amateurs de documentaires de faunes et de flores le savent assez. Des phénomènes rares et surprenants surviennent dans la nature, sans que parfois, nos regards amateurs, privés de loupes, caméras infrarouges ou matériel sophistiqué parviennent à les distinguer. Ce fut le cas lors du dernier match dans l’enceinte de la ville aux cinq ports. Les fidèles supporters multipliaient photos, selfies et accolades avec notre fantastique duos à branchies, sans que personne ne s’aperçoive que Coraline, sous son costume de Mini-Merlux avait l’immense bonheur d’être accompagnée exceptionnellement par sa maman, Marie Laure, qui incarnait pour la première fois Merlux. Une complicité dans la vie et sous le costume.
Le soir, après avoir déposé leur tenue d’apparat, Coraline et sa maman rentraient chez elles. Les yeux qui brillent, avec le souvenir unique d’une mère et sa fille, réunies par leur passion du FC Lorient et la fierté de participer activement à un spectacle qu’elles scrutaient auparavant des tribunes.