A l’occasion de la rencontre Toulouse FC – FC Lorient de ce week-end, nous avons souhaité prendre des nouvelles d’un ancien joueur des deux clubs. A savoir Mickaël Serreau. L’attaquant formé au Téfécé et passé par Lorient en 1995-1996 nous parle de son activité professionnelle, de sa carrière et de son année chez les Merlus.
Mickaël, quelles sont vos occupations aujourd’hui ?
Je travaille pour le groupe La Poste depuis maintenant vingt ans. Après ma carrière, ce groupe m’a permis de reprendre mes études, de suivre un Master en Management et ensuite d’évoluer au sein de l’entreprise. Depuis quatorze ans, je suis directeur de secteur. Avant cela, j’étais sur Ploemeur et Larmor-Plage puis Lorient. Aujourd’hui j’occupe le poste sur Quimper. Je suis en charge de toute cette zone.
En quoi consiste cette fonction ?
Je dirige tous les bureaux de poste d’une zone, que ce soit du point du vue RH, commercial, tout ce qui est relié aux bureaux de poste et à la Banque Postale. Donc les conseils bancaires, les crédits immobiliers, les placements, les assurances…
Vous êtes donc dans le domaine bancaire et sur La Poste traditionnelle…
Oui, exactement. Je m’occupe plus précisément du domaine bancaire mais j’ai quand même la responsabilité du côté courrier dans les bureaux de poste. En revanche, je ne m’occupe pas de la distribution du courrier et des facteurs. Ce n’est pas mon domaine. J’ai en charge la vente de produits dans les bureaux de poste.
Pourquoi vous êtes-vous dirigé vers le monde bancaire ?
Ce sont des opportunités. J’avais signé à Chartres à la fin de ma carrière. Ils m’avaient proposé une reconversion et j’ai regardé ce qu’il était possible de faire. C’est comme ça que j’ai intégré le groupe La Poste.
Durant votre carrière, aviez-vous anticipé l’après-foot ?
Quand j’étais à Toulouse, le centre de formation était déjà bien organisé. On avait l’opportunité de passer notre bac ou notre BTS. On pouvait poursuivre nos études. Quand on fait que du football à ses débuts, il est difficile de savoir vers quels domaines se pencher pour la suite. Ce sont parfois des opportunités par des intermédiaires, des clubs qui peuvent avoir des emplois à nous proposer.
Avez-vous eu l’opportunité de poursuivre dans le foot ?
Non, je n’en ai pas eu forcément l’occasion. Quand je me suis lancé dans ma reconversion, je n’avais pas forcément le temps de faire autre chose. Être entraîneur dans le monde amateur prend beaucoup de temps. J’ai préféré me concentrer à fond sur ma reconversion. Par contre, j’avais rechaussé les crampons avec Koffi Fiawoo sous les couleurs de la Vigilante de Keryado pendant quelles années, juste pour le plaisir.
Pourquoi avez-vous décidé de vous installer sur la région lorientaise à l’issue de votre carrière ?
Je suis revenu dans la région il y a une quinzaine d’années. Je l’ai surtout fait pour mes enfants.
Comment êtes-vous arrivé au Téfécé au début des années 90 ?
Lors des Coupes Nationales chez les jeunes, je faisais partie de la région centre et j’avais été repéré par plusieurs clubs. Parmi les sollicitations reçues, j’avais fait le choix de rejoindre Toulouse qui proposait un accompagnement scolaire de qualité déjà à l’époque. C’était quasiment des cours personnalisés, individuels. Nous n’allions pas dans un lycée classique. Tout était bien structuré, ce que ne proposait pas tous les clubs.
C’est essentiellement ce point qui vous a fait choisir le TFC ?
Oui, et forcément les rencontres avec les gens du club. A l’époque, le Directeur du Centre de Formation était Serge Delmas. C’est quelqu’un qui a su me convaincre avec mes parents de signer à Toulouse. Il a réussi à performer partout où il est passé. C’est lui qui a formé l’équipe de Montpellier qui a été championne de France il y a quelques années. Il avait une sacrée personnalité.
Vous avez fait plus de 50 matches avec le Téfécé. Que retenez-vous de votre passage ?
Au niveau de la formation, nous avions été élus meilleur centre de France en 1992. On avait une belle génération. J’évoluais aux côtés de joueurs comme Vincent Candela qui a été champion du monde en 1998, Laurent Battles qui a fait une belle carrière et plusieurs joueurs de cet acabit. Nous avons été vice-champions de France de Division 2 en 1997. Toulouse était un club qui faisait plutôt le yoyo entre la D1 et la D2.
Vous êtes prêté une saison chez les Merlus par Toulouse. Quels souvenirs avez-vous conservé de cette année ?
Il y avait une belle génération avec beaucoup de joueurs locaux à forte identité lorientaise. Je pense à Philippe Brinquin, Gilles Kerhuiel, Christophe Le Roux, les frères Bouger, Pierrick Le Bert…On peut se croiser de temps en temps sur Lorient. On avait une super équipe avec Christian Gourcuff comme entraineur. C’était l’année où le FCL remontait en Ligue 2 après le titre de National. Le stade était encore sous un format de vélodrome. C’était un club familial avec une bonne ambiance. Déjà, à l’époque, le club jouait bien au football. Il y avait un concept de jeu sur la possession, des phases de jeu qui étaient très bonnes pour la Ligue 2. Lorient était déjà reconnue comme une équipe qui pratiquait du beau jeu.
Vous connaissez également une expérience au Portugal pendant une saison. Qu’avez-vous appris de ce passage ?
J’y ai évolué pendant six mois. C’était une opportunité de marché puisque pour les autres pays, la fenêtre de mercato était terminée. Je voulais prendre du temps de jeu. C’était un autre fonctionnement, une autre langue, je me suis ouvert sur autre chose. C’était enrichissant. J’ai toujours des contacts et j’y suis même retourné dernièrement. C’est un club de la périphérie de Guimaraes, qui est remonté en première division portugaise cette année.
Plus de 100 matches au niveau professionnel dont 16 de Ligue 1 avec Toulouse. Quel bilan faites-vous de votre carrière ?
On peut toujours faire mieux. C’est une question d’opportunités, de blessures… A Toulouse, j’y ai évolué lorsque le club était instable et naviguait entre la D1 et la D2. C’était un peu compliqué. Il y a des choix de carrière. J’ai porté aussi les couleurs du Red Star et de Martigues, lorsque Lorient accède en Ligue 1 pour la première fois de son histoire. Je retiens surtout mes années au centre de formation où j’ai appris le métier, l’exigence…C’est toujours quelque chose qui me sert même dans mes fonctions actuelles : l’esprit de compétition, la performance…
Toulousains et Lorientais s’affrontent ce week-end. Suivez-vous attentivement leur parcours respectif ?
Oui, je regarde et je m’y intéresse toujours. Même si le football a beaucoup évolué depuis. Toulouse avait gardé une ossature avec d’anciens joueurs dans l’encadrement. Ils sont beaucoup sur la data aujourd’hui. Je suis comme un amateur de sport et de foot. Et de par la proximité, forcément, je regarde aussi Lorient. Je vois l’évolution du club, je vais au stade de temps en temps, selon les affiches.