5 Déc 2016 | Actualités

Portrait : Benjamin Moukandjo et son arrivée en Europe

Le meilleur buteur du FC Lorient, Benjamin Moukandjo (26 ans, 5 buts cette saison), s’est livré pour fclweb.fr sur son parcours depuis le Cameroun. Aujourd’hui, seconde épisode sur son arrivée en Europe et plus particulièrement au Stade Rennais FC.

Benjamin Moukandjo, comme il nous l’a dit hier, a débuté le football à l’âge de 11 ans à Kadji Sport Académies au Cameroun. Il y connaît ses premières émotions de footballeur en inscrivant notamment son premier but en Première Division camerounaise lors sa première apparition avec le KSA à 16 ans. « Un rêve » nous a-t-il avoué. Et ses performances ne seront pas passées inaperçues puisqu’en 2007, il rejoint l’Europe et plus précisément la Bretagne à Rennes. Comment cela s’est déroulé ? Il nous l’explique : « J’avais eu la chance de participer en 2007 à la Coupe d’Afrique des -20 ans. C’est à ce moment-là que le Stade Rennais m’a repéré » admet-il. « Ils m’ont invité à passer une semaine dans leur centre. Je me suis entraîné toute la semaine avec les professionnels. Suite à cela, ils ont décidé de me faire venir. J’avais d’autres opportunités mais j’ai décidé de venir en Bretagne. C’est un club que je suivais et qui finissait régulièrement dans les cinq premiers du championnat. C’était intéressant car il y avait du potentiel. Je me suis dit que c’était le club qui pouvait me faire grandir ». A 19 ans, il prend donc la direction de l’Ile et Vilaine. Il y signe pour trois saisons. Mais tout ne se passera pas comme prévu : « Je suis arrivé dans un pays et une ville que je ne connaissais pas. Tout était nouveau pour moi. Je repartais de zéro. C’est comme quand j’avais 11 ans et que j’intégrais le centre de formation du KSA » précise-t-il. Il poursuit : « Je découvrais l’hiver. Au Cameroun, il n’y en avait pas. Il y avait une multitude de nouvelles choses à mes yeux ».

Mais en plus d’une adaptation environnementale à parfaire, la partie football n’était pas évident non plus : « J’ai eu le sentiment que l’on ne m’avait pas donné assez de temps. Ils m’ont perçu comme un joueur qui avait été formé en Europe et qui avait déjà des bases. Mais entre l’Afrique et l’Europe, il y a beaucoup de différences. Même si tu as des qualités. J’avais encore des choses à parfaire. Je n’ai pas pu m’imposer là-bas mais j’en suis sorti grandi. En quittant Rennes, mentalement, j’étais prêt à affronter la compétition ». Mais lors de son passage rennais, Benjamin Moukandjo a malgré tout connu un grand bonheur : « J’ai eu la chance de rencontrer ma femme. Elle était à mes côtés quand je n’allais pas bien et on discutait beaucoup. Avec elle, j’avais quelqu’un avec qui parler et je pouvais lui faire ressentir ce que je vivais. Elle a joué un rôle important dans mon renouveau ». Il y a quand même du positif à retirer de cette expérience rennaise : « Il y a eu des hauts et des bas. C’est comme ça. Je préfère garder le positif. J’ai été dans un bon cadre de travail même si je n’étais pas le plus heureux des hommes. J’y suis sorti grandi et j’y ai trouvé ma femme. C’est une belle histoire ! » Et l’histoire footballistique ne s’écrira plus forcément au Stade Rennais. Benjamin est prêté à Sannois St-Gratien, en National, lors de la saison 2008-2009. Une opportunité pour lui de se relancer…

« Je suis arrivé dans un club dans lequel je jouais. J’y ai fait une dizaine de matches » explique-t-il. Malheureusement : « Ensuite, j’ai eu un décollement au niveau du quadriceps. Cette blessure m’a arrêté tout le reste de la saison. Je suis rentré sur Rennes et je retombe dans un moment difficile. Je me suis posé beaucoup de questions à ce moment-là. On se soigne, on revient, on s’entraîne et on ressent encore une douleur. On n’est pas bien. On est mal. Je prends la décision avec Rennes de me rapatrier en Bretagne ». Malgré tout, il reste positif et garde le sourire, un atout qu’on ne lui enlèvera jamais : « Je ne me dis pas que c’est la fin. Toutes ces petites choses qui me sont arrivées c’est aussi le fait d’avoir changé d’environnement et de pays. Tout était nouveau. Avec Rennes, je m’entraînais trois fois par jour. Je n’avais jamais connu ça auparavant. Mon corps a vraiment souffert à cette période. Il a fallu un temps d’adaptation. L’idéal aurait peut-être été d’avoir un programme adapté à mon arrivée mais on n’y a pas pensé. Moi le premier. Je ressentais des choses mais je n’osais pas le dire. J’avais envie d’aller jusque bout et je pense que c’est aussi une erreur de ma part. J’ai tellement voulu donner et bien faire que je me suis retrouvé dans une situation compliquée ». Une situation qui se décantera en août 2009…

Episode 3 à retrouver dès demain !

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