Nous sommes en 1998. Lorient vient de fêter sa première montée dans l’élite. Le club cherche alors à se structurer et le fait savoir aux médias. Marielle Breton tombe sur un article du journal L’Equipe relatant la volonté du club de solidifier sa partie administrative pour le passage en D1. Un courrier et quelques coups de téléphone plus tard, elle passe un entretien avec Louis Le Gallo, le président du FCL et quitte la région parisienne pour découvrir la Bretagne et le FC Lorient.
Cela fait aujourd’hui 26 ans, et Marielle est toujours au club, en poste au secrétariat sportif. Des bureaux situés sous la tribune d’honneur Crédit Mutuel de Bretagne à l’Espace FCL aujourd’hui, elle est notamment la première interlocutrice des recrues lorientaises et met à jour au fur à mesure son tableau des joueurs salariés accueillis au club. Il comporte désormais 649 lignes.
Le football pour Marielle, c’est le FC Lorient mais avant ça (et c’est sans doute méconnu par beaucoup compte tenu de sa discrétion et de son humilité), c’est une belle carrière en tant que joueuse. Passionnée par le ballon rond, enfant, elle enfourche le vélo pour aller jouer avec les garçons du quartier et participe aux matches dans la cour d’école de Buc. Native de Boulogne-Billancourt, elle fréquente le Parc des Princes. Elle y verra Platini qualifier d’un coup-franc les tricolores pour la Coupe du monde 1982. Au collège, sur les conseils de son professeur de gym, elle prend sa première licence, à Vélizy. Très vite, elle rejoint le JSF Poissy et la première division. Milieu offensive et portant à de nombreuses reprises le brassard de capitaine, elle y jouera pendant douze ans, avec comme point d’orgue une finale (malheureusement perdue) du championnat de France face à Saint Maur en 1990. Quelques années plus tard, elle prend sa revanche et remporte le titre de championne de France avec Juvisy (devenu Paris FC) lors de la saison 1995-1996.
Durant toutes ces années, Marielle porte le maillot bleu-blanc-rouge (24 sélections, 3 buts). Elle y côtoie Marinette Pichon, Corine Diacre ou encore Aline Riera. Gênée par plusieurs blessures aux genoux (multiples opérations avec notamment les ligaments croisés), elle décide de stopper sa carrière en 1996. Elle rechaussera les crampons à quelques reprises à l’ASPTT Vannes et au FCL où elle s’investit dans la création de la section féminine, d’abord par l’école de foot puis jusqu’aux équipes jeunes où elle verra éclore Eugénie Le Sommer.
Pendant presque dix ans, Marielle est aussi cheffe de délégation pour les équipes jeunes féminines de la FFF. Samedi, avant la rencontre, elle retrouve le temps de quelques minutes le rectangle vert. A l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, elle donnera le coup d’envoi fictif en compagnie d’une jeune joueuse lorientaise.