Raphaël Michel évolue au centre de formation des Merlus depuis deux ans. Fils de “Coco” Michel, l’ancien milieu de terrain emblématique de l’En Avant Guingamp, Raphaël suit les traces de son papa au cœur du jeu. Entretien avec la jeune pousse lorientaise (génération 2008) avant le derby de ce week-end entre Guingamp et Lorient à Roudourou.
Raphaël, tu as rejoint le centre de formation des Merlus en juillet 2023. Peux-tu nous détailler ton parcours et nous expliquer ce choix de rejoindre le Morbihan ?
J’ai commencé le football dès l’âge de trois ans à l’En Avant Guingamp. Mes parents habitent a à peine cinq minutes du stade et c’était une évidence pour moi de commencer le football à l’EAG. J’ai ensuite intégré le pôle espoirs de Ploufragan à mes 13 ans. Puis à l’été 2023, j’ai eu une proposition du FC Lorient. Guingamp avait pris la décision de supprimer leur équipe U16 et j’ai donc fait le choix de quitter le club. A 15 ans, je n’avais aucune certitude de pouvoir évoluer avec les U17 de l’EAG. Lorient était alors le choix naturel. Un club que j’observais depuis petit, avec lequel je partage de nombreuses valeurs.
Tu as aujourd’hui 16 ans. Cette saison, tu as débuté avec le groupe U17 et tu découvres, depuis quelques semaines, celui des U19. Comment jongles tu entre les deux équipes ?
On a réalisé un bon début de saison avec les U17 nationaux, avec un enchainement de bon résultats. Ensuite, on a eu une période un peu plus compliquée. Jusqu’au mois de janvier. J’ai par la suite eu la chance de découvrir la Gambardella puis de faire, en mars, mon premier groupe avec les U19 à Angers. Une très bonne première expérience. Et le week-end passé, j’ai pu affronter le Stade Brestois avec les U19. Je suis très satisfait de ce match où on a obtenu la victoire dans les dernières minutes. J’ai pris énormément de plaisir sur le terrain.
Le gap entre les U17 et les U19 est-il important ?
Il l’est. Encore plus pour un joueur de mon âge. Avec les U19, il faut jouer beaucoup plus rapidement, mettre une grosse intensité, avoir une vitesse d’exécution bien supérieure. Dans les courses, les appels…Mais je suis content de mes premières performances en U19. On a un groupe soudé qui vise les playoffs de fin de saison (actuellement 2ème du championnat). Je vais tout donner pour me donner la chance de pouvoir y participer.
Tu es un milieu de terrain à l’ancienne. Un véritable numéro 8. Comment définis-tu ton style de jeu et qu’est-ce qui te passionne dans ce rôle ?
J’ai pratiquement toujours été installé à ce poste de milieu de terrain.Être au cœur de jeu me passionne. Je joue pour faire le lien entre la défense et l’attaque, me sers de mes qualités techniques, ma vision de jeu. Casser les lignes, répéter les efforts, j’adore ça.
Tu as donc un sacré exemple chaque jour sur le terrain d’entrainement des professionnels…
Laurent (Abergel) ? Je l’observe beaucoup ! Je me retrouve dans son style de jeu, sa faculté à ne rien lâcher, toujours répéter les efforts. C’est un cadre dans le vestiaire. Un joueur extrêmement inspirant pour moi.
Pour en revenir à Guingamp, quels souvenirs gardes-tu de ton club de cœur ?
Guingamp ? C’est les tournois, les copains. Des supers souvenirs. J’ai toujours évolué avec les plus grands car j’étais surclassé. Ce sont des belles années et, d’ailleurs, j’ai quitté le club en bon terme, il n’y a eu aucun conflit au moment de mon départ. Et je continue de suivre les performances du club ! Quand je suis en vacances, j’essaye d’aller voir l’équipe au stade. A la télévision je suis aussi. Mon papa fait aussi partie de l’association des anciens joueurs de l’EAG donc c’est toujours un plaisir de m’y rendre.
On va d’ailleurs évoquer ton père. Tu dois souvent être comparé à lui. Comment vis-tu cela ?
On fait très souvent le lien avec mon père, c’est vrai. Mais je le vis très bien ! C’est une fierté de me dire que je suis le fils de “Coco” Michel. Je l’ai d’ailleurs eu en tant que directeur du centre de formation à Ploufragan. Et tout se passait très bien, j’étais un joueur lambda.
Ton papa, “Coco” Michel, évoluait à ton poste. Un exemple de taille !
Mon père est inspirant pour moi, il est très important dans mon développement. Le foot lui prend déjà beaucoup de temps mais quand il peut, il vient me voir à Kerlir. Il analyse mes matches, me donne des conseils. Il me livre son regard d’ancien milieu de terrain professionnel. Je n’ai pas de meilleur exemple que mon père.
En tant que Breton, tu dois avoir cette notion de derby dans la peau ?
J’adore les derbies ! Ces matches ont un truc en plus, on veut défendre notre territoire. En Bretagne, on a cette chance de pouvoir en disputer régulièrement. Ce sont des oppositions de référence, une chance pour nous de pouvoir se frotter aux meilleurs joueurs du coin.
Justement samedi, c’est LE derby pour toi !
C’est un match forcément particulier pour moi. Même si samedi je supporterai Lorient car on veut tous que le club remonte en Ligue 1. Je m’attends à une courte victoire des Merlus dans un match avec beaucoup d’intensité. Mais c’est vrai qu’une partie de mon cœur est rouge et noir. J’espère que Guingamp accédera aux barrages en fin de saison…Si les deux équipes pouvaient monter, ce serait exceptionnel ! Pour la Bretagne, les derbies en Ligue 1…
