Régis, comment as-tu réagi à l’annonce de l’arrêt du championnat de N2 ?
Nous avons tous été déçus de cette annonce car nous nous étions préparés depuis plusieurs semaines à reprendre la compétition. Notre dernier match officiel datant du 24 octobre, nous étions impatients de retrouver le parfum du championnat. Nous jouons des matchs amicaux depuis le 9 janvier date à laquelle nous avons été autorisés à reprendre des oppositions vs d’autres structures professionnelles. Il faut absolument souligner qu’en termes de vécu les matchs amicaux et les matchs officiels ne se ressemblent pas du tout, cette tendance s’amplifiant avec la répétition des rencontres. Les pratiquants et les observateurs avertis du jeu savent que l’intensité, l’engagement dans les duels et les intentions collectives par exemple ne sont pas du tout équivalents. Nous nous en accommodons car nous n’avons pas le choix mais cette situation n’est pas satisfaisante sur le plan de la formation des jeunes footballeurs.
Est-ce, selon toi, justifié alors que des clubs amateurs participent encore à la Coupe de France ?
Nous devons faire confiance aux autorités compétentes car le contexte sanitaire dépasse largement notre cadre d’expression local. Ne disposant pas de tous les éléments pour juger et n’en ayant pas la légitimité, je ne me prononcerai pas sur la pertinence ou non de cette décision. Depuis le départ de cette crise, nous avons pris la responsabilité de respecter scrupuleusement les consignes sanitaires éditées par le gouvernement. Nos staffs médicaux et l’ensemble des collaborateurs font un travail remarquable de ce point de vue. Un club professionnel se doit d’être exemplaire. Nous continuons par exemple l’entrainement distancié pour les catégories les plus jeunes et ce malgré la frustration que cela peut occasionner.
De ce fait, quel va être le programme pour les équipes du centre d’ici à la fin de la saison ?
Nous allons poursuivre l’entrainement et organiser le maximum de matchs amicaux tout en respectant le cadre qui nous est prescrit. Cette crise présente aussi des opportunités et nous essayons de les exploiter au maximum.
Plusieurs jeunes peuvent-ils espérer intégrer le groupe professionnel plus régulièrement ?
Le programme de l’équipe professionnelle est inchangé donc cette décision n’occasionne pas de modifications particulières de programme.
Les jeunes aiment par-dessus tout la compétition. Comment allez-vous les maintenir concernés?
En premier lieu, nous considérons chaque match amical comme une opportunité de s’exprimer même si les conditions sont différentes. De fait, la dynamique d’un match de football est nécessairement dépendante des deux protagonistes et nous ne pouvons pas réellement agir sur les conditions d’engagement de l’adversaire ni sur le contexte global. Certains de nos joueurs souffrent de ce décalage mais nous observons aussi que beaucoup d’autres en tirent la quintessence. Ils se préparent, s’expriment dans le jeu avec un engagement et une présence remarquables puis analysent leurs performances comme s’ils jouaient un championnat classique. Pour eux, cette expérience sera déterminante pour la suite, nous en sommes convaincus.
L’année scolaire se poursuit normalement. Un des objectifs est que les jeunes soient concentrés dorénavant sur les études ou crains-tu un manque de motivation scolaire lié à l’arrêt des compétitions ?
Les projets sportifs et scolaires sont hautement intégrés, les joueurs le ressentent au quotidien. Notre modèle de formation est avant tout responsabilisant, nos professeurs et éducateurs participent à la création d’un même environnement. Ils échangent beaucoup et cela permet de gérer cette situation particulière avec beaucoup de souplesse et d’adaptabilité. Il pourra toujours y avoir des difficultés de motivation de manière épisodique mais nous sommes persuadés que ce dernier trimestre va bien se dérouler.
L’objectif pour vous va être de préparer dès maintenant la saison prochaine ?
Avant tout, nous poursuivons notre développement à l’instant T. Pour les joueurs et les collaborateurs, nous maintenons l’engagement à son maximum même si les événements ne sont pas spécialement porteurs depuis quelques mois.