2 Déc 2016 | Actualités

Régis Le Bris : « Le FCL, c’est une identité, des valeurs et un modèle »

Régis, peux-tu revenir sur ton passé de footballeur professionnel ?
J’ai débuté au centre de formation du Stade Rennais FC à l’âge de 15 ans. J’y ai fait mes armes jusqu’à l’intégration au groupe de L1 et la signature d’un contrat professionnel. Ensuite, j’ai rejoint le Stade Lavallois en Ligue 2 où j’ai joué trois saisons. J’ai terminé ma carrière en deuxième division belge.

Pourquoi avoir arrêté aussi tôt ta carrière ?
A 27 ans, j’ai eu une blessure importante qui m’a orienté vers le choix d’une reconversion professionnelle. Je débutais mes diplômes fédéraux et l’écriture de mon doctorat. Pour me concentrer pleinement sur ces objectifs, il fallait que j’abandonne le foot. En tout cas sur un régime semi pro car mes études me prenaient beaucoup de temps et d’énergie.

Ta priorité était donc de te concentrer sur ta reconversion ?
Cette blessure m’a questionné. Le choix de continuer à évoluer en CFA, National ou Ligue 2 face à celui de commencer à préparer l’avenir professionnel. C’était un questionnement important et je pense avoir pris la bonne décision.

Tu es également passé par Wasquehal…
J’habitais près de Lille quand je jouais en Belgique. Quand j’ai arrêté, j’ai pris contact avec Hervé Gauthier qui entraînait l’équipe de Wasquehal en Ligue 2. Il m’a mis en contact avec la formation du club et j’ai pris un poste d’adjoint auprès de l’éducateur des 14 ans fédéraux. C’est à ce moment là que j’ai commencé ma carrière d’éducateur.

Avant de revenir à Rennes en 2004…
J’ai repris contact avec mon ancien responsable au Centre de formation du Stade Rennais. Nous nous sommes rencontrés et il m’a proposé d’intégrer son équipe d’éducateurs.

En charge des U19, tu as remporté deux titres: championnat puis Gambardella.
L’obtention de titres dans les catégories de jeunes ne constitue pas un objectif prioritaire. Certaines saisons, il peut y avoir une conjonction de paramètres favorables, comme le fait qu’il y ait beaucoup de joueurs talentueux dans une même catégorie d’âge et bien répartis sur les postes. Ce sont les deux seules années où ce fut le cas à Rennes. Au cours des autres saisons, j’ai entraîné plusieurs bons joueurs qui n’ont pas gagné de titres. L’aboutissement pour un joueur c’est le moment où il s’impose en Ligue 1. Quand il est régulier dans l’équipe professionnelle et qu’il répond aux attentes de l’entraîneur durant plusieurs saisons consécutives, le travail de formation est validé.

Quelles ont été tes motivations en signant à Lorient ?
Pendant dix ans, j’ai travaillé sur un rôle d’éducateur attaché à une catégorie d’âge. J’ai envisagé la progression footballistique du joueur, son éducation et de nombreux autres aspects, dont la préparation mentale. Je me suis constitué un bagage. Progressivement j’ai pris conscience que pour être efficace, il fallait agir de manière cohérente tout au long du processus de formation. Il me fallait donc un rôle plus large et le FC Lorient m’offre cette possibilité. L’identité du club, attachée à des valeurs éducatives fortes et au modèle de jeu prôné par Christian Gourcuff, est reconnue depuis de nombreuses années. Cela correspondait parfaitement à mes attentes. En plus je reste en Bretagne, c’est excellent ! Je considère cela comme une évolution professionnelle extrêmement positive.

Que représente pour toi le challenge lorientais ?
Une opportunité de construire une cohérence générale sur l’ensemble du club. Il n’y a pas une attente immédiate de résultats, mais il y a une obligation de moyens. L’éducation, la scolarité et toutes les dimensions concernant l’entraînement peuvent être harmonisées avec l’ambition d’être à la pointe dans tous les domaines.

La perspective de travailler avec Christian Gourcuff a-t-elle été un élément supplémentaire dans ta réflexion ?
Bien sûr! Le modèle de jeu propre au FC Lorient, c’est lui qui l’incarne. Pouvoir échanger, s’enrichir de l’expérience d’un technicien comme lui, ça compte dans la carrière d’un formateur.

Partages-tu la même vision du football que lui ?
Oui. L’aspect collectif et la prise d’initiatives sont mis en avant. Il y a également la volonté de maîtriser la possession de balle, d’organiser le collectif. Ces points correspondent parfaitement à ma vision du football.

La préformation est un axe de développement important ?
Oui. La préformation cible un recrutement local. Elle doit rayonner dans le Morbihan, le Finistère sud. Nous sommes attractifs sur les composantes comme l’éducation, la scolarité et le modèle de jeu. On sait très bien que les joueurs qui sont déracinés ont moins de chances de s’épanouir. La proximité géographique de la cellule familiale est très importante dans la construction de l’individu et, en conséquence, du joueur.

En plus de ton poste de responsable du Centre, tu entraîneras les U17. Besoin de rester au contact du terrain ?
C’est indispensable. La progression du projet de formation passe par des aller-retour permanents entre la théorie et la pratique. De plus j’aime être au contact des jeunes, les accompagner dans leur progression.

L’Espace FCL va voir le jour d’ici un an à Kerlir. Un outil de travail fondamental…
C’est un outil particulièrement important à plusieurs titres et il confirme le positionnement du FC Lorient dans sa volonté de former des jeunes joueurs. Un investissement de cet ordre ne laisse aucun doute sur cette orientation. Ce Centre améliorera la qualité du travail et permettra notamment de rapprocher la formation du groupe professionnel. Sur le plan fonctionnel et sur le plan de la continuité de la formation, c’est un outil indispensable. On se situera, en termes d’infrastructures, au-dessus ou au même niveau que les meilleurs clubs formateurs.

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