12 Fév 2025 | Actualités

Ross Aloisi, le “Socceroos” nostalgique des Merlus

Cette saison en collaboration avec notre parrain officiel Actual, 5ème acteur sur le marché du travail et de l’emploi en France, nous allons partir à la rencontre d’anciens joueurs du club qui ont effectué une reconversion hors du milieu du football. Pour ce septième épisode, nous avons échangé avec Ross Aloisi. L’international australien des Merlus est aujourd’hui entraîneur adjoint à Shanghaï. Il nous raconte sa vie d’aujourd’hui et son année lorientaise.

Ross, comment allez-vous ? Quelles sont vos occupations aujourd’hui ?
Je vais bien, merci. J’occupe actuellement le poste d’entraîneur adjoint au FC Shanghai Port dans le championnat chinois. Nous avons gagné la coupe et le championnat la saison dernière et nous sommes sur le point de débuter une nouvelle saison, ici, en Chine.

Avez-vous passé des diplômes particuliers pendant ou après votre carrière ?
J’ai obtenu mon diplôme AFC Pro que j’ai décroché à l’issue de ma carrière de joueur.

Qu’est-ce qui vous plait dans cette fonction ?
J’aime beaucoup le jeu, mettre en œuvre un style à l’équipe que je coache et aider les joueurs à donner le meilleur d’eux-mêmes sur le terrain et en dehors. Mais ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est de gagner.

Comment êtes-vous arrivé à Shanghaï ?
J’ai entraîné Kevin Muscat, notre coach actuel à Shanghaï, pendant une saison au Japon au Yokohama F. Marinos. Nous avions d’ailleurs remporté le championnat cette année-là. Ensuite, je suis devenu l’entraîneur principal du Brisbane Roar FC, en Australie, avec lequel j’ai atteint la finale de la coupe nationale. Kevin Muscat m’a appelé pour que je le rejoigne en Chine cette fois-ci. Travailler avec des joueurs comme Oscar, l’international brésilien, et Wu Lei dans un championnat de meilleur niveau qu’en Australie était une évidence pour moi.


Vous avez aussi exercé au Japon (Yokohama) et en Australie (Brisbane, sélection nationale, féminine). De belles expériences ?
Travailler avec les équipes nationales a toujours été un honneur pour moi. J’ai beaucoup appris lors de mon passage avec l’équipe nationale féminine lors de la Coupe du Monde 2015. On apprend tous les jours de ces expériences, les miennes ont été inestimables. En 2015, nous avions atteint les quarts de finale, mais nous nous étions inclinés face au Japon, le finaliste.

Comment avez-vous vécu votre passage avec la sélection australienne masculine ?
Je supervisais nos adversaires lors de la Coupe des confédérations en Russie en 2017.

Vous avez notamment côtoyé Ange Postecoglou (entraîneur de Tottenham), Robbie Fowler (légende de Liverpool) et Kevin Muscat. Que vous ont-ils appris ?
Je n’ai travaillé avec Kevin Muscat qu’à temps plein. Notre style de jeu est identique et c’est pourquoi nous travaillons si bien ensemble. Notre méthode d’entraînement est différente. Elle est plus courte que la plupart des autres entraîneurs mais est de haute intensité. Ma méthodologie personnelle est basée sur beaucoup de passes au sein de notre style de jeu. Mes séances d’entraînement et ma croyance de ce style de jeu proviennent de mon séjour en France, sur la base de ce que Christian Gourcuff mettait en œuvre.

Vous avez évolué une saison au FC Lorient, en 1998-1999. Pouvez-vous nous raconter votre arrivée chez les Merlus ?
Je sortais d’une très bonne saison en Suisse, au FC Aarau. J’ai été mis à l’essai au FC Lorient et ai joué un match amical contre Guingamp. Ma prestation ayant convaincu le coach et les dirigeants, j’avais signé pour quatre saison.

Avant de venir ici, connaissiez-vous déjà le FCL ?
Je connaissais le FC Lorient car je suivais beaucoup de championnats en Europe. Je savais que c’était la première fois de son histoire que le FCL allait jouer en Ligue 1. Christian Gourcuff avait réussi à les promouvoir dans des ligues supérieurs en pratiquant un football différent. Ce sont mes premiers souvenirs du club. Le maintien était l’objectif de Gourcuff cette saison là.


Malheureusement, vous ne prenez part qu’à une seule rencontre (face à Lyon). Que s’est-il passé ?
Je suis entré en jeu comme milieu droit face à Lyon au stade du Moustoir. Étant plutôt un milieu central, je n’ai jamais joué comme excentré. J’avais eu l’opportunité de marquer mais sans réussite. J’avais besoin d’entraînement et de musculation pour m’adapter au foot français. J’ai donc évolué à plusieurs reprises avec l’équipe réserve. Malheureusement, je ne suis jamais réapparu avec les professionnels. Pourquoi ? C’est une question pour le coach.

Quel souvenir gardez-vous de Christian Gourcuff, l’entraîneur de l’époque ?
C’est le meilleur que j’ai pu avoir dans ma carrière.  J’ai beaucoup appris avec lui sur plusieurs aspects. Il m’a permis de m’améliorer en tant que joueur dans plusieurs sens. Le plus grand regret de ma carrière de footballeur est de ne pas être resté plus longtemps à Lorient car j’aurais appris encore plus et je pense que j’aurais pu jouer. J’ai eu l’opportunité de jouer l’Europa League et j’ai donc décidé de partir. J’ai suivi la carrière de Christian Gourcuff et celle de Sylvain Ripoll aussi. Je m’étais fait un très bon ami au FCL en la personne de Pascal Bedrossian, qui est aux États-Unis aujourd’hui.

La vie lorientaise vous avait-elle plu ?
Je venais de me marier et ma femme parlait français. On avait vraiment aimé habiter sur Lorient. Nous avions pu visiter Rennes, Nantes et avions bien profité de la Bretagne. Nous avons adoré nos moments passés à Lorient mais regrettons toujours d’être partis rapidement.

À ce jour, vous êtes toujours le seul Australien à avoir joué au FC Lorient. Est-ce une fierté pour vous ?
C’est très sympa d’être le seul Australien à y avoir joué mais je regrette sincèrement d’être parti. J’étais trop impatient et je voulais tellement jouer. Après, j’ai toujours suivi tout ce qui concernait le club depuis mon départ. Les travaux du stade, le changement de pelouse, le nouveau centre d’entraînement, la connexion avec Arsène Wenger et Arsenal, les montées, les relégations, la victoire en coupe de France en 2002…


Au cours de votre carrière, vous avez évolué en Australie, en Belgique, en Suisse, en France, en Autriche, en Italie et en Malaisie. Beaucoup d’aventures enrichissantes ?
Jouer en Autriche et dans une ligue européenne fut une bonne expérience pour moi. La victoire en coupe autrichienne fut aussi un moment incroyable. En Italie, c’était particulier car c’était un championnat très défensif, mais sur le plan tactique, j’ai appris autant qu’à Lorient. En Australie, j’étais le capitaine de mon équipe, de ma ville natale et j’y ai gagné la ligue et la coupe. J’ai passé de très belles années, en apprenant encore et encore que ce que j’aime le plus, c’est de gagner.

Vous avez aussi évolué avec la sélection australienne. Une fierté pour vous ?
Oui, jouer pour ton pays est toujours un honneur. Lorsque j’étais au FC Lorient, j’avais été appelé pour jouer en équipe nationale pour jouer deux matchs amicaux contre Manchester United.

D’où vous vient la nationalité italienne ?
Mon père et ma mère sont de Calabre, une région assez pauvre d’Italie. Beaucoup de personnes ont dû la quitter pour survivre. Cela a obligé de nombreux immigrés à travailler dur dans des pays étrangers, comme mes parents en Australie.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite de votre carrière ?
Je sais que je vais poursuivre ma carrière d’entraîneur en Asie : au Japon, en Chine, en Corée du Sud car des clubs s’intéressent à moi depuis que j’ai remporté des titres de champion au Japon et en Chine. J’aimerais aussi revenir sur Lorient pour voir la ville et le club. De plus, j’aimerais revoir Christian Gourcuff pour parler football. C’était un superbe coach.

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