Alors que le projet de loi d’orientation des mobilités vient d’être examiné au Sénat et à quelques jours de la Journée Mondiale de la Santé, UNICEF France lance la campagne ”Pour chaque enfant, un air pur !”.
Pour la première fois, un diagnostic sur la pollution atmosphérique de nos villes et ses effets sur les enfants est rendu public, accompagné de recommandations concrètes. Réalisé par UNICEF France et ses partenaires (le Réseau Action Climat, Respire, et le WWF France), le rapport “Pour chaque enfant, un air pur !”
Les effets de la pollution de l’air en ville sur les enfants” met en évidence l’urgence d’agir pour préserver la santé des enfants. Il est illustré par Lisa Mandel, qui pose un regard décalé sur un enjeu crucial de santé publique. Alors que le projet de loi d’orientation des mobilités vient d’être examiné au Sénat et à quelques jours de la Journée Mondiale de la Santé, UNICEF France lance la campagne ”Pour chaque enfant, un air pur !”.
Rassemblant les données existantes sur un sujet encore trop peu documenté, ce rapport a pour objectif d’alerter et d’informer les citoyens mais aussi d’interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de prendre des mesures fortes pour préserver la santé de tous et surtout des enfants.
Les enfants, particulièrement vulnérables
Plus de trois enfants sur quatre respirent un air toxique en France !
Les enfants sont les premiers touchés par la pollution en raison notamment de l’immaturité de leurs organismes et de la fréquence à laquelle ils respirent (une fois et demie plus élevée que celles des adultes). Un grand nombre de pathologies qui prennent racine dès l’enfance et même dès le stade foetal (asthme, allergies, eczéma, syndromes dépressifs, diabètes, obésité…) sont directement liées à la pollution de l’air.
Le rapport rappelle que la principale source de pollution atmosphérique dans nos villes est le trafic automobile, et que 63% des émissions d’oxyde d’azote y sont liées. Ainsi, vivre à proximité d’axes routiers à forte densité provoquerait 15 à 30% de nouveaux cas d’asthme chez les enfants.
De plus, la majorité des lieux d’accueils pour enfants se trouvant à proximité d’axes routiers, leur exposition à un air pollué est accentuée. A Paris, un établissement scolaire sur quatre se trouve dans un lieu dépassant régulièrement les normes européennes, il en va de même des stades, parcs et autres infrastructures sportives.
La Professeure Jocelyne Just, cheffe du service d’allergologie pédiatrique à l’Hôpital Trousseau, AP-HP, a contribué par son expertise scientifique à mettre en avant les effets les plus néfastes de cette pollution pour les enfants et affirme : “Les pics de pollution sont très mauvais pour la santé et ils provoquent une hausse des venues aux urgences pour des crises d’asthme. Mais, il y a surtout une pollution de fond à laquelle nous et nos enfants sommes exposés en permanence et qui attaque notre organisme (poumons, circulation, cerveau, immunité)”.
Pourtant, des solutions concrètes existent pour protéger les enfants
Pour Sébastien Lyon, directeur d’UNICEF France, « La pollution de l’air n’est pas irréversible si les décisions qui s’imposent sont prises aux niveaux national et local pour améliorer la qualité de l’air. La Loi d’orientation des mobilités est l’occasion de prendre des mesures concrètes. »
UNICEF France et ses partenaires proposent des recommandations concrètes pour inverser la tendance :
- généraliser les Zones à faibles émissions (ZFE) dans les villes, notamment autour des lieux accueillant des publics fragiles (crèches, écoles, hôpitaux…), pour réduire progressivement la place de la voiture essence et diesel et favoriser l’essor des motorisations à très faibles émissions
- accompagner et soutenir financièrement les collectivités et les usagers, pour développer des solutions de mobilité plus propres (marche, vélo, transport en commun, co-voiturage…) et ainsi sortir de la dépendance à la voiture individuelle
- mieux sensibiliser la population aux risques de la pollution de l’air pour la santé des enfants.
En effet, plusieurs études démontrent que la réduction du trafic routier et un changement de politique des mobilités aux niveaux local et national ont un effet direct d’amélioration de la santé, de la qualité de vie, et de réduction d’hospitalisations et de prévalences de maladies…
Face à l’urgence sanitaire que représente l’exposition de tous et en particulier des enfants à la pollution de l’air, il est grand temps de modifier nos modes de vies urbains pour rendre l’air des villes respirable.