A l’occasion de la rencontre RC Strasbourg Alsace – FC Lorient de ce week-end, nous avons souhaité prendre des nouvelles d’un ancien joueur passé par les deux clubs. A savoir Vincent Gragnic. Le milieu de terrain, formé au FCL, qui a fait ses débuts en professionnel avec les Merlus lors de la saison 2005-2006, et qui a fini sa carrière à Strasbourg, nous parle de son activité professionnelle, celle de courtier en assurance, et de sa passion pour le football, lui qui joue toujours en District.
Quelle est votre occupation actuelle ?
Je suis courtier en assurance sur Plouay. J’ai un cabinet de courtage qui ne fait que de l’assurance en risques aggravés pour les autos, les motos, quads, bateaux…Tout ce qui est lié à l’alcoolisme, stupéfiants, perte de points, non paiements…On fait aussi les voitures sans permis, les jeunes conducteurs avec nouveau permis. Ça fait trois ans que j’ai ouvert mon cabinet de courtage. Auparavant, j’étais chez Lionel Le Gal (assureur et courtier) à Belz en tant que salarié pendant deux ans et demi. J’ai racheté les parts de Monsieur Le Gal et je me suis donc installé sur Plouay depuis novembre 2021.
Aujourd’hui vous n’êtes donc plus relié au groupe de Lionel Le Gal ?
On travaille encore un peu en partenariat. Il a trois agences : une à Belz, une à Hennebont et donc celle de Plouay. Lionel Le Gal nous donne toujours un petit coup de main de temps en temps.
Pourquoi avoir fait ce choix ?
L’origine est toute simple : à la fin de ma carrière à Strasbourg en 2017, je me suis fait opérer du genou et j’étais en fin de contrat. C’est le Docteur Gunepin de la Clinique Mutualiste de Lorient qui m’a opéré. Je devais repartir sur Nancy mais j’ai pris la décision d’arrêter. On l’a prise avec ma femme. On a beaucoup voyagé durant ma carrière, la question des enfants se posaient aussi. Changer d’école tous les deux ans n’était pas l’idéal. Si j’allais à Nancy, j’y allais seul. Ma femme a trouvé du travail sur Plouay à ce moment là et j’ai donc décidé de raccrocher les crampons. Et de continuer le football en amateur. J’étais à dix minutes du club de l’US Montagnarde. J’ai saisi l’occasion de m’engager chez eux et de commencer une reconversion. Ce qui a été chose faite avec l’apport du président, Lionel Le Gal. Avec son fils, ils m’ont tendu la main pour travailler avec eux. Je n’ai pas hésité une seconde même si ce n’était pas facile au début. Travailler tous les jours dans un monde différent, c’est une nouvelle vie qui commence quand tu as connu un rythme de footballeur professionnel. L’adaptation a été assez difficile mais s’est faite assez rapidement. Je les remercie et depuis cinq ans je suis dans les assurances.
Au-delà du changement de rythme, ce milieu aurait très bien pu ne pas vous plaire aussi…
Bien sûr. Quand il m’a tendu la main, les premiers jours étaient très compliqués. Je me suis vraiment posé la question de continuer ou non. J’ai fait le choix de persévérer. J’ai changé de rythme mais le nouveau est venu tout seul. Je travaille toute la semaine et je me faisais plaisir le week-end en jouant au foot, au niveau amateur.
Avez-vous suivi une formation particulière durant votre carrière ?
Non, pas du tout. Je suis parti dans l’inconnu. Il a fallu se débrouiller par soi-même. J’ai été pendant deux ans en contrat de professionnalisation. J’ai fait des heures et une personne me suivait. A la fin, j’ai passé un BTS assurance que j’ai eu. On a continué le cursus pour pouvoir racheter les parts de Monsieur Le Gal. J’ai eu la chance de faire ça mais j’aurais très bien pu faire autre chose. Je m’épanouis aujourd’hui, c’est génial.
Qu’est-ce qui vous plait dans votre fonction ?
C’est la relation et la proximité avec les gens. Quand j’étais joueur, j’étais assez discret. Quand on m’a dit qu’il fallait beaucoup discuter dans ce milieu, je n’étais pas très serein et n’avais pas trop l’habitude. Je me suis énormément ouvert et j’adore ça aujourd’hui. Je côtoie beaucoup de monde sur Plouay, aller chez les gens, discuter, prendre des renseignements…ça me plait. Beaucoup de personnes ont été surprises de voir que je partais dans les assurances. Il faut se révéler.
A l’issue de votre carrière, vous décidez donc de ne pas aller à Nancy…
Oui, c’est ça. Le coach était Didier Tholot et il m’avait parlé de cette opportunité. Il m’a demandé si je voulais reprendre. J’ai décliné l’offre et d’autres propositions ailleurs. Je ne voyais pas repartir une saison là-bas, tout seul.
Le foot et le collectif vous rappellent. Vous rejoignez l’US Montagnarde en 2018 (National 3). Quel était l’objectif en signant au niveau amateur ?
Je signe à La Montagne en décembre 2018 après une rééducation à Plouay. Je fais une saison et demi à l’USM. La première saison, nous nous étions maintenus, pas la seconde. Suite à ça, j’arrête pendant deux ans. Je suis parti dans le trail et la course à pied. Et ensuite, avec des amis d’Inguiniel, on a créé l’équipe de vétérans. Je suis resté deux ans avec eux et j’ai fini la saison passée avec les seniors. J’ai repris goût à l’ambiance du dimanche. Cette année, ça se passe bien.
Aujourd’hui, vous évoluez sous les couleurs d’Inguiniel en Division 1 de District. La passion du foot avant tout ?
Quand on aime le foot, à 38-39 ans…J’y ai repris goût avec les vétérans et retrouver un peu de compétition en séniors m’a fait du bien. Mon fils, qui a 17 ans, joue aujourd’hui à Plouay dans la même division. J’ai l’objectif de jouer une saison avec lui. Nous nous sommes affrontés ce week-end et nous l’avons battu. Ça fait bizarre de jouer contre son fils, ce n’est pas évident.
Il est donc possible que vous jouiez ensemble dans peu de temps ?
Oui, ce serait bien de vivre une saison ensemble. Je vais avoir 40 ans, lui 18. Lui est en demande.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce milieu amateur ?
Le côté familial, l’ambiance du dimanche avec tous les copains, on reste traîner un peu après les matches, idem aux entraînements le vendredi…C’est toute cette convivialité avec les amis qui a fait que je continue à jouer au football. J’ai suivi un peu mon père aussi quand j’étais plus jeune. Durant ma carrière, j’essayais d’aller voir quelques matches amateurs. J’adore cette ambiance. J’en fais partie aujourd’hui et j’en suis très heureux. Je ne vais même plus voir de matches professionnels. Le dernier remonte peut-être à 2017. Je suis les résultats et je regarde les matches à la télévision mais pas plus.
Avez-vous d’autres passions ?
Je continue à courir. Notamment les mercredis et dimanches quand nous n’avons pas entraînement ou match. Je fais aussi beaucoup de vélo. J’essaye de continuer le sport régulièrement en allant à la salle à Plouay. Je m’entretiens car j’ai encore cette passion. C’est un manque quand tu as fait du sport à haut niveau pendant toute une carrière. Certains arrêtent tout, d’autres font le choix de continuer. Ce que je fais.
Quel bilan faites-vous de votre carrière ?
C’est un bilan plutôt positif. J’ai quelques regrets du fait de mes blessures. La première à Reims avec mon ligament croisé en a entraîné d’autres et des compensations. Je me suis fait opérer six-sept fois : tendon d’Achille, l’épaule, les adducteurs…Depuis cette blessure, il y a eu des hauts et des bas. Il a fallu être costaud mentalement. Je suis content de ma carrière, j’ai découvert pas mal de clubs, j’ai apprécié les gens dans ces différents clubs. J’ai fait une finale au stade de France face au PSG, je suis monté avec Strasbourg, je fais une bonne saison avec Nîmes où j’inscrit 17 buts…J’ai connu de beaux faits marquants et des périodes plus délicates.
Que retenez-vous de votre passage au FC Lorient en 2005-2006 (32 matches, 3 buts) ?
C’était ma jeunesse. Je suis arrivé chez les Merlus à 11 ans. J’ai côtoyé toutes les catégories. Le centre de formation n’existait pas encore. On parlait du centre de perfectionnement à Kerbernès. Au début, je n’étais pas convié avec les meilleurs mais finalement j’ai fait mon petit bout de chemin. J’ai signé professionnel avec Christian Gourcuff pendant une saison. Je suis ensuite parti en région parisienne. J’ai de très bons souvenirs à Lorient. Je suis d’ailleurs toujours en contact avec Benjamin Genton, Christophe Coué et Romain Salin….
Suivez-vous toujours vos anciens clubs ?
Oui, bien sûr. Le club du coin c’est le FC Lorient. Deux joueurs d’Inguiniel travaillent au FCL et donc nous suivons les résultats aussi à travers eux. Beaucoup de supporters lorientais vivent sur Plouay et ses alentours. On suit particulièrement les Merlus ici. Sinon, je suis Strasbourg, je regarde les matches de l’OM mais je n’ai pas d’équipe favorite.