Le milieu de terrain du FC Lorient, Yann Jouffre, passé par l’EA Guingamp de 2003 à 2008, revient sur ses années guingampaises, sur le style de jeu de ces deux équipes et bien évidemment sur le derby qui attend les deux formations samedi à 20h00 au Stade du Roudourou.
Comment était le Yann Jouffre de Guingamp ?
Certainement le même qu’aujourd’hui avec peut-être un peu plus d’insouciance. Je pense m’être assagi. Je suis beaucoup plus mature qu’auparavant.
A Lorient, tu as donc plus d’expérience…
Oui, je l’espère. Je pense avoir pris de la maturité dans ma vie de tous les jours et dans mon jeu. Je pense avoir un jeu différent et plus complet.
Justement qu’est-ce qui t’a fait changer ?
Justement, je pense que cette maturité m’a aidé à avoir une meilleure réflexion. J’appréhende mieux les ballons, j’en perds moins. Quand on est plus mature, on sent mieux les coups, on joue plus dans le tempo. On est plus dans le rythme en principe.
Y-a-t-il des similitudes entre Guingamp et le FC Lorient ?
Je pense qu’ils sont quand même différents. A Guingamp j’ai connu beaucoup d’entraîneurs. Il n’y avait pas de projet de jeu comme ici. A Lorient, le coach est installé depuis de nombreuses années. L’équipe est à son image. A Guingamp c’était totalement différent.
Il y-a-t-il une différence entre le Roudourou et le Moustoir ?
Il faut être honnête. L’ambiance est plus chaude à Guingamp. Mais depuis quelques années, il y a un net progrès au Moustoir. C’est de plus en plus chaud. Il y a une vraie sensation d’ambiance qu’il n’y avait pas à mon arrivée. L’ambiance est de mieux en mieux ici. Mais au Roudourou, quand le stade est plein à craquer, ça pousse. A Lorient, le public est très connaisseur et aime beaucoup le beau jeu. A Guingamp, le stade s’emballe pour moins que cela.
Samedi, t’attends-tu à une chaude ambiance ?
Oui, ça va être chaud. Pour se maintenir, l’EAG aura besoin de son public. Il sera présent et un public peut toujours t’aider à grappiller quelques points.
Est-ce important pour toi de rester longtemps dans un club ?
Oui. Je ne serai jamais un mercenaire. Je suis quelqu’un de fidèle. Je travaille toujours avec les mêmes personnes.
Peut-on parler de « club de cœur » ?
Oui, bien sûr. J’ai eu de très bons rapports avec Le Graët à l’époque. Il m’avait beaucoup aidé. Après, j’ai fait tellement peu de clubs, que tout ceux dans lesquels je suis passé resteront forcément des clubs de cœur. Nîmes car c’est avec eux que j’ai débuté en professionnel. A Lorient, j’ai connu les joies de la paternité et des moments forts au FCL. Je me suis implanté en Ligue 1. J’y ai également appris toute cette science tactique. Mais tous mes clubs m’auront marqué.
Etais-tu très heureux de revoir Guingamp en Ligue 1 ?
Oui, j’étais très content pour eux. Ils les méritent. C’est toujours sympa de voir une équipe joueuse de Ligue 2 remonter en Ligue 1. Je suis donc ravi.
Comment abordes-tu ce derby ?
Il faut être honnête. Je pense que nous ne partons pas favoris. Dans ce type de match, nous rencontrons habituellement quelques soucis. C’est une équipe qui va jouer sur l’agressivité. On leur est supérieur techniquement mais eux ont besoin de points. Tous les facteurs sont réunis pour que l’on puisse les relancer. La différence entre eux et nous, c’est que nous avons plus d’expérience en Ligue 1. Normalement on doit être plus à même à gérer les temps forts et les temps faibles. On doit mieux le gérer. Je m’attends à un match difficile.
Devez-vous vous baser sur la deuxième mi-temps face à Nantes ?
Oui. Je pense qu’il faut être solide et alterner avec le jeu. Il ne faut pas y aller pour défendre mais pour jouer. Il faudra concilier les deux.
