Atypique et singulier. Yannick Cahuzac était sans aucun doute un joueur différent. Corse dans l’âme, il aura marqué à sa manière notre championnat de France. A Bastia, Toulouse puis Lens, le milieu de terrain aura cumulé plus de 200 matches de Ligue 1 et près de 450 rencontres professionnelles. Rien que ça.
Sur le terrain, il était impossible de rester insensible à son style de jeu. Combattant, guerrier, il était également connu pour les nombreux cartons dont il a écopés (142 jaunes et 19 rouges en carrière) : « Tous ces cartons ne sont pas forcément une fierté, mais ça fait partie du joueur que j’étais » explique l’actuel entraineur adjoint des Merlus.
Intégré au staff de Régis Le Bris, le Corse est depuis cet hiver un élément majeur de la machine lorientaise. Un rôle de leader qu’il a dans la peau : « Quand j’ai quitté Bastia pour rejoindre Toulouse à l’âge de 32 ans, j’ai commencé à me poser des questions sur la suite à donner à ma carrière. Très vite, je me suis orienté vers cette reconversion. Ce qui me plaisait le plus dans le foot, c’était le vestiaire, le management de mes coéquipiers, le leadership » explique-t-il. Dimanche, Yannick Cahuzac connaitra une énième fois l’odeur d’un derby : « Ce sont des matches particuliers. Avec une attente forte de nos supporters liée à la suprématie régionale ». A Lorient, ce sera son premier contre Brest : « On va préparer au mieux ce rendez-vous pour rendre fiers nos supporters » appuie l’ancien joueur.
A 39 ans, il aura connu les parfums des Bastia-Ajaccio, Toulouse-Bordeaux et Lens-Lille : « En Corse, c’était rarement du beau football. Des matchs hachés, des fautes, beaucoup de pression. À Toulouse, les derbies de la Garonne étaient moins tendus, différents. Enfin, le derby du Nord, c’était vraiment du costaud. J’ai le souvenir d’un match à Bollaert où notre hôtel était à 500 mètres du stade. On avait mis plus d’une demi-heure pour y accéder. Il y avait des supporters lensois partout » détaille l’ancien numéro 18.
Le derby de dimanche, l’adjoint l’aborde avec concentration : « Ces types de match, il ne faut surtout pas les jouer en amont. Il faut se concentrer sur le travail de préparation, sur les séances de la semaine ». Focus et calme, Yannick Cahuzac l’est dans la vie de tous les jours. Une personnalité bien différente de son image renvoyée sur le rectangle vert. Assis sur le banc de touche, ce dernier voit ressurgir certains vices : « Sur le banc, c’est difficile car tu n’es pas un acteur direct. J’essaye d’apprendre et d’apporter un maximum au coach. Si je peux lui apporter certaines pistes ou indications, je n’hésite pas. Mais il faut aussi que j’apprenne à me calmer, à me canaliser » avoue le natif de l’Ile de Beauté.
De joueur à entraineur, une chose est en tout cas restée intacte. Son envie de gagner : « Depuis tout petit, j’ai cette hargne et cette âme de compétiteur. Cette envie permanente de gagner, elle est ancrée en moi » conclu Yannick Cahuzac